La reconversion professionnelle est un processus qui suppose le fait de changer de voie professionnelle pour exercer un tout autre emploi. Chaque actif, en moyenne, exerce une dizaine d’activités différentes tout au long de sa vie. Il est important, afin de bien réussir sa reconversion professionnelle, de la préparer scrupuleusement. Ce guide a été rédigé dans ce sens.
Quelles sont les raisons qui peuvent motiver une reconversion professionnelle ?
N’importe quelle personne peut être confrontée, un jour ou l’autre, à l’idée de vouloir changer de métier. Pourtant, cette décision n’est pas à prendre à la légère et doit faire l’objet d’une mûre réflexion. Il est possible, après de nombreuses années au même poste, de ressentir une certaine lassitude, en l’absence d’une évolution possible. L’épanouissement professionnel étant, pour la personne, important, elle prend la décision de changer d’emploi, en démissionnant ou signant une rupture conventionnelle. De nombreuses autres motifs, peuvent motiver une personne à se reconvertir professionnellement :
- L’absence de stabilité peut contraindre une personne à trouver un travail plus pérenne, en changeant de voie ;
- Un climat anxiogène au travail est un des facteurs qui pousse de nombreux français à franchir le cap de la reconversion professionnelle ;
- Un accident ou un licenciement ne permettant plus d’exercer l’activité habituelle peut pousser à envisager ce changement, pour renouer avec l’emploi, dans de meilleures conditions.
Changer de voie professionnelle : comment procéder ?
Bilan de compétences
Tout le monde peut avoir envie de changer de travail. Pourtant, cette décision peut être lourde de conséquences, y compris dans la vie privée et impacter la situation financière. C’est pourquoi il faut agir étape par étape et savoir se faire aider. La reconversion professionnelle peut être considérée comme un véritable bouleversement. Afin d’être certain de ne pas se tromper, il peut sembler judicieux de faire un bilan de compétences, afin de trouver la meilleure voie. Cela a pour but de définir ses besoins et ses attentes.
La personne que l’on rencontre ; en fonction de ce qu’elle entend et de l’analyse qui est faite du parcours de formation et de l’expérience professionnelle ; aide à savoir si le projet est réaliste. Il est en effet important que le projet ; quel qu’il soit ; permette d’évoluer, de gagner sa vie, de s’épanouir. Si tous ces points sont avérés, le consultant indique les étapes indispensables à la réussite du projet et met tout cela par écrit. Le document est une balise pour démarrer son projet.
Les salariés en CDI
Pour pouvoir effectuer un bilan de compétences, les personnes titulaires d’un Contrat à Durée Indéterminée doivent avoir travaillé au moins 5 ans, dont 12 mois au sein de l’entreprise où elles exercent actuellement.
Chaque salarié possède un Compte Personnel de Formation (CPF) qui peut lui servir, s’il souhaite gagner en compétences, par le biais d’une formation ou changer de voie. Afin de pouvoir effectuer son bilan de compétences, le salarié peut prendre un congé spécifique ou l’effectuer pendant ses heures de travail si l’employeur est d’accord. Le coût du bilan de compétences peut être pris en charge par le plan de formation de l’entreprise.
Les personnes en CDD et les intérimaires
Les salariés ayant un Contrat à Durée Déterminée doivent avoir travaillé au moins 24 mois au cours des 5 dernières années. Autre condition pour pouvoir réaliser un bilan de compétences : avoir eu un contrat d’au moins 4 mois au cours des 12 derniers mois, avant la demande. Concernant les personnes intérimaires ; il faut justifier de 5 ans d’ancienneté, en cumulant toutes les missions.
Comment financer sa reconversion professionnelle quand on est salarié ?
Plusieurs dispositifs peuvent aider le salarié, à savoir :
- Le Plan de Développement des Compétences : autrefois connu sous le nom de plan de formation, ce dispositif permet aux salariés d’évoluer dans leur emploi grâce à des actions de formations. Il faut que ces dernières soient éligibles auprès de l’opérateur de compétences dont l’entreprise dépend en fonction de son secteur d’activités ;
- Le CTP (Congé de Transition Professionnelle) : remplace le Congé Individuel de Formation (CIF). Cette aide permet d’évoluer professionnellement au sein de l’entreprise ou de changer de voie professionnelle ;
- Le Pro-A (Promotion par alternance) : la personne concernée alterne activité professionnelle et périodes de formation. Cela peut être cumulable avec le plan de développement des compétences et le CTP.
Indépendants : pouvez-vous faire une reconversion professionnelle ?
Il est normal de penser en premier lieu aux personnes salariées ou aux demandeurs d’emploi. Mais les travailleurs indépendants peuvent, au bout de quelques temps, éprouver l’envie de se former à un autre emploi. Cela est-il possible ?
Oui. Il faut pour cela qu’ils se rapprochent du Fonds d’Assurance Formation (FAF) le plus proche de chez eux. Dans les cotisations qu’ils paient, une Contribution à la Formation Professionnelle (CPF) peut leur servir en ce sens.
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Demandeurs d’emploi : la reconversion professionnelle ; une piste pour retrouver la stabilité
Quand retrouver un emploi est problématique, il est normal d’envisager d’autres possibilités. La reconversion professionnelle peut en être une, d’autant qu’il est possible de faire financer sa future formation par le Pôle Emploi. Le bilan de compétences peut lui aussi être pris en charge par cette structure d’insertion. Un conseiller, dans le cadre du CEP (Conseil en Evolution Professionnelle) peut aider à trouver sa voie et indiquer comment procéder.
Ce dispositif, mis en place depuis 2014 n’est d’ailleurs pas uniquement réservé aux demandeurs d’emploi. Il peut être sollicité par :
- Les salariés du secteur privé ;
- Les salariés du secteur public ;
- Les jeunes sans qualification et sortis du système scolaire ;
- Les travailleurs indépendants ;
- Les artisans ;
- Les professions libérales ;
- Les micro-entrepreneurs.
Deux autres dispositifs permettent de revenir rapidement sur le marché du travail :
- l’Action de Formation Conventionnée. Il faut pour cela ambitionner de travailler dans des métiers nouveaux et/ou des secteurs porteurs ; comme la gestion de réseaux sociaux, mais aussi l’aide à domicile. Il est donc possible, pour chaque profil à priori, de trouver une formation adaptée. Ce type de dispositif donne droit à une allocation, selon le profil : AREF (Allocation de Retour à l’Emploi Formation) ou RFPE (Rémunération de Formation de Pôle Emploi) dont le montant pour cette dernière peut atteindre 652.02 € mensuel ;
- L’Aide Individuelle de Formation (AIF) : il est indispensable que la formation soit validée par le Pôle Emploi. A ce titre, si l’ARE n’est pas possible, elle peut se transformer en RFPE.
Les organismes à contacter pour sa reconversion professionnelle
De nombreux interlocuteurs peuvent être sollicités pour demander conseil quand on souhaite effectuer une reconversion professionnelle. Des organismes se prêtent plus particulièrement à certains profils.
Pour les salariés et les demandeurs d’emploi
Il est possible de prendre rendez-vous auprès de l’AFPA (Association Professionnelle des Adultes), le réseau GRETA, les Chambres de Métiers et de l’Artisanat ou encore la CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers). Le choix se fait alors en fonction du métier que l’on souhaite exercer par la suite.
Les demandeurs d’emploi
Ils peuvent se tourner vers le Pôle Emploi qui ; en tant que structure d’insertion professionnelle est tout à fait à même de proposer une formation ou d’orienter les personnes vers la structure de formation adéquate.
Les cadres
Si vous êtes cadre, rapprochez vous de l’agence APEC, qui est de bon conseil pour les reconversions professionnelles.
Les personnes en situation de handicap
L’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) peut mettre un conseiller à disposition pour parler du futur projet professionnel et proposer des solutions pour compenser le handicap, quand cela est possible.