L’inflation gronde et malgré cela, les français se heurtent à la stagnation des salaires. Le calcul est vite fait : les fins de mois sont difficiles et beaucoup de ménages sont à découvert avant la moitié du mois. Suite au Covid-19 et aux confinements, la manière d’appréhender le travail a changé et les rôles s’inversent. Ce sont les candidats qui ont parfois le pouvoir face à des employeurs qui n’arrivent pas à recruter. Pour autant, le fait d’être salarié ne correspond plus vraiment aux aspirations. Est-ce pour cela que le sondage effectué par BPI France et Go Entrepreneur démontre qu’un français sur quatre est prêt à créer son entreprise ? Sans doute.

Un quart des français souhaite créer une entreprise !

Cela n’est pas nouveau et date avant même d’avant le Covid-19 que l’on ne peut donc pas totalement incriminer. Depuis 2019, les chiffres enregistrés pour la création d’entreprise explosent et il est certain que les confinements ont permis aux français parfois de lever leurs derniers freins s’ils ne se reconnaissaient plus dans l’emploi salarié.

En 2022, un million de structures ont ainsi vu le jour et ce n’est que le début. Le sondage réalisé met en avant qu’un français sur 4 a envie de créer son entreprise ou d’en reprendre une. Pourtant, il s’agit de bien faire la distinction entre les profils des personnes sondées. Chez les jeunes de moins de trente ans, cette envie est encore plus marquée, puisqu’elle touche quasiment une personne sur deux. Le délai pour le matérialiser ; toutes personnes confondues ; est relativement court, puisque toutes souhaiteraient le faire d’ici deux ans.

Pourtant, comme nous allons y revenir dans un des paragraphes suivants, si l’on a tendance à dire que l’entreprenariat est solitaire, les français ne souhaitent pas créer seuls et les personnes sollicitées pour ce sondage avouent vouloir le faire avec un membre de leur famille ou encore un ami.

Des inégalités chez les femmes et dans certains quartiers

Dans quel secteur veulent-ils créer ? Dans la très grande majorité des cas, ils veulent le faire dans ce qu’ils connaissent déjà, dans un secteur d’activité où ils ont déjà exercé une activité salariée. Mais ce n’est pas le cas de tous puisque certains veulent s’aventurer en territoire inconnu en se lançant dans l’artisanat ou encore en hôtellerie-restauration. Sachant que ce dernier secteur est en tension au niveau du recrutement, il semble que les candidats à la création souhaitent inverser la tendance en se créant des conditions de travail qui leur correspondent plus, plutôt que de subir le travail salarié.

Pourtant, le sondage met aussi en évidence un décalage certain entre les différentes personnes interrogées. Si les jeunes se montrent les plus téméraires et les plus pressés de créer, ce n’est pas le cas des personnes vivant dans ce que l’on appelle communément les « quartiers » pour lesquelles ce souhait n’est partagé que par une personne sur 5. Pareil pour les femmes qui ne constituent qu’une personne sur 4 des candidats à la création ou la reprise d’entreprise.

Comment maximiser ses chances de réussite quand on crée ?

Pourtant, au-delà de l’envie, comme le souligne Marie-Adeline Peix de BPI France, il ne faut pas sous-estimer l’importance de savoir se faire accompagner avant, pendant et après la création. Même si on a tendance à dire que la création d’entreprise est un acte solitaire, c’est une erreur. La motivation, le travail et le talent sont, soit, des éléments essentiels qui peuvent concourir à la réussite d’un projet. Pourtant, le fait de créer avec son conjoint ou un ami de longue date ne permet pas uniquement de croire en la pérennité d’une structure.

Un porteur de projet a besoin d’un accompagnement par des professionnels, du type Chambre de Métiers, CCI ou encore Boutique de Gestion. Ces organismes professionnels donnent des consignes, prodiguent des conseils, font suivre des formations, pour permettent d’étudier la faisabilité du projet, au regard d’une étude de marché, d’un prévisionnel financier. Tout le monde n’est pas fait pour être chef d’entreprise. Il faut pour cela avoir certaines compétences, ou savoir déléguer, ce qui n’est pas toujours évident quand on débute.

Pour celles et ceux qui voudraient faire fi de ces recommandations, cette professionnelle de BPI France rappelle quelques chiffres éloquents : une entreprise a une chance sur deux de mettre la clé sous la porte si elle n’a pas bénéficié d’un accompagnement au bout de trois ans. A contrario, après trois ans ; ce qui constitue une des premières étapes pour parler de pérennité dans la vie entrepreneuriale ; les structures qui ont été accompagnées sont toujours en place, pour 70% d’entre elles. A méditer quand on souhaite se lancer dans cette grande aventure.