Apport et épargne de précaution : ce que demandent désormais les établissements bancaires
Les taux qui remontent n’effraient pas tous les acquéreurs potentiels. Certains affirment même, alors que l’on attend 3% dans le courant de l’année, qu’il faudrait qu’il dépasse 4% pour que cela soit un frein. Pourtant, tous les français ne pensent pas la même chose et s’ils étaient encore en capacité de fermer les yeux sur ce critère, d’autres pourraient les faire flancher dans leur projet d’achat.
L’apport personnel est très apprécié par les établissements bancaires et s’il était encore possible, il y a quelques années de trouver des établissements qui n’en demandaient pas, ils se raréfient. Qu’il provienne d’un LEP, d’une épargne autre ou payé comptant, l’apport personnel est un signal fort pour la banque qui sait que les personnes qui ont un projet d’acquisition immobilière sont en capacité de mobiliser de l’argent et donc qu’ils savent tenir leur budget.
En outre, cette somme ; si elle est importante ; contribue aussi à rembourser certains frais inhérents à tout achat immobilier comme les frais de dossier (qui peuvent être négociés quand le dossier est bon, tout comme les frais de pénalités de remboursement anticipé), mais aussi les frais de notaire. Ces derniers, en fonction du type de bien acheté (neuf ou dans l’ancien) ne sont pas les mêmes et respectivement de 2 à 3% pour passer à 8% dans les bâtisses plus vieilles.
Certaines banques demandaient 10% du montant du prêt, ce qui pouvait déjà être beaucoup pour certains français qui ne pouvaient pas mettre autant de côté. On parle désormais de plus de 20%. En outre, les banques ont conscience d’un autre problème et demandent encore plus.
Les nouveaux éléments pris en compte par les banques
Pour devenir propriétaires, les habitants de l’hexagone sont prêts à tout, même à vider entièrement leur compte en banque. On sent encore largement l’angoisse suscitée par les confinements et si certaines personnes mettent leur projet en stand-by, il n’est certes pas abandonné. Ils attendent juste des jours meilleurs.
Des jours meilleurs, il en faut, car pour l’instant, les ménages doivent se battre contre l’inflation et donc contre le pouvoir d’achat. La hausse des énergies est un vrai problème qui impacte aussi bien les particuliers que les entreprises. Certaines sont obligées de mettre la clé sous la porte, après avoir vacillé sous l’effet de la crise économique du Covid-19 parce que leurs factures énergétiques ont été multipliées par 10.
Pour les banques, cette hausse de l’énergie n’est pas anodine et elles n’entendent pas avoir des clients qui se retrouvent avec un compte courant non approvisionné, parce qu’ils ont tout mis dans leur prêt immobilier. Il faut qu’ils soient en capacité de pouvoir répondre à leurs charges fixes, mais aussi à des imprévus, dont une nouvelle hausse énergétique. Elles demandent donc, à présent ; en plus de l’apport ; une épargne de précaution conséquente. Le courtier CAFPI a fait réaliser une étude édifiante qui souligne que désormais, l’apport moyen est estimé à 60 000 euros pour pouvoir acheter une maison ou un appartement.
Bien entendu, les personnes qui achètent une résidence principale pour la première fois ; ceux que l’on appelle les primo-accédants sont les plus touchées par ce nouveau critère de sélection.
Les prix de l’immobilier étant toujours en train de monter, des personnes qui sont déjà propriétaires d’un bien qui ne leur correspond plus et souhaiteraient acquérir un nouvel appartement ou une nouvelle maison ont vu mécaniquement le montant de leur prêt moyen augmenter. Il est désormais de 377 762 euros.
Pourtant, en fonction des régions, les demandes des banques ne sont pas les mêmes. Les personnes qui souhaitent acheter dans la région Sud Est sont largement pénalisées car l’apport moyen est de 76 000 euros. C’est dans les Hauts-de-France mais aussi en région Grand-Est que des « affaires » sont encore à conclure, même si l’apport a, là aussi, augmenté. Il n’est « que » de 38 000 euros…