
Il en va différemment pour les pays qui ont adopté le salaire minimum à la place, ainsi que pour ceux qui n’ont aucune réglementation en la matière et qui ne parviennent pas, même par le biais de la négociation collective, à garantir des protections minimales à la plupart des travailleurs, pour lesquels l’échéance du 15 novembre se rapproche.
Que prévoit la directive européenne sur le salaire minimum et qui est concerné ?
La directive européenne prévoit plusieurs mesures qui, bien que non contraignantes, invitent les gouvernements nationaux à adopter des mesures visant à renforcer le salaire minimum. Plus précisément, elle prévoit
- d’élargir l’éventail des travailleurs pour lesquels un salaire brut minimum est envisagé ;
- la définition de mesures visant à garantir l’adéquation du salaire minimum, par exemple en envisageant la possibilité de le réévaluer au moins tous les deux ans en tenant compte de l’évolution des prix, de manière à maintenir le pouvoir d’achat inchangé.
Une « invitation » qui s’adresse aux pays de l’UE qui ont adopté le salaire minimum, tous sauf l’Autriche, Chypre, le Danemark, la Finlande et la Suède, qui sont donc invités à évaluer la possibilité de l’introduire si la négociation collective n’est pas suffisamment représentative. Il en va de même pour l’Italie, que nous aborderons toutefois séparément.
Augmentations salariales annoncées en Europe
À cet égard, plusieurs pays ont déjà adopté les dispositions de la directive susmentionnée. Par exemple, en Roumanie, à partir du 1er janvier 2025, environ un tiers de la main-d’œuvre à temps plein, soit environ 1,8 million de personnes à bas revenus, bénéficiera des nouvelles dispositions relatives au salaire minimum découlant de la directive 2041/2022. Actuellement, le salaire minimum en Roumanie représente environ 40 % du salaire moyen brut, mais il devrait augmenter de 48 % à 52 % d’ici 2025, selon les estimations de la Commission nationale de stratégie et de prévision.
De même, une augmentation du salaire minimum est attendue à partir de janvier 2025 en Allemagne, où il passera de 12,41 euros à 12,81 euros bruts. Une augmentation de 0,40 centimes qui peut sembler faible, mais par mois – en considérant une semaine de travail de 40 heures, cela représente environ 64 euros bruts de plus.
Le salaire minimum en France, quant à lui, augmentera dès le 1er novembre. Le salaire minimum horaire brut passera ainsi de 11,65 à 11,88 euros et le salaire minimum mensuel (net) de 1 398,60 à 1 426,67 euros (pour une semaine de 35 heures). Le salaire minimum mensuel brut s’élèvera quant à lui à 1 802,25 euros.
Une augmentation est également prévue à partir du 1er janvier 2025 en Pologne, où le salaire minimum passera à 30,50 Pln par heure (un peu plus de 7 euros) et le salaire minimum mensuel à 4 666 Pln (environ 1 080 euros au taux de change actuel). Une augmentation, également à partir de janvier 2025, a été annoncée en République tchèque, où, à partir de janvier, le salaire minimum passera de 18 900 à 20 800 Pln (environ 1 176 euros).