Beaucoup de français seront surpris d’apprendre que les entreprises les plus pollueuses sont…les banques. Certaines le sont plus que d’autres et il faut se méfier de certains labels et certifications qui ne sont, quand on les décrypte, que de la poudre aux yeux. De quoi avoir envie de changer d’établissement bancaire (surtout si le montant pour la gestion de compte est trop important, en plus).
Pourquoi les banques sont-elles de grosses émettrices de gaz à effet de serre ?
Cette affirmation vient de spécialistes en transition écologique et ces derniers pointent du doigt le fonctionnement des banques qui continuent à financer le monde tel que nous le connaissons ; avec son énorme problème environnemental et climatique ; plutôt que d’œuvrer pour celui qu’il devrait être. Les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la France ? Certaines grandes banques les dépassent à elles toutes seules.
Comptes courants, livrets (dont le fameux LDDS) : comme l’argent ne doit jamais dormir, l’argent qui se trouve dans les banques ; et donc le nôtre ; participe toujours à des financements de projets liés…aux énergies fossiles ; et non pas à des projets sociaux ou en relation avec le développement durable.
Quand ils le sont, le pourcentage d’argent consacré à cette noble cause est tout simplement dérisoire sachant que tout le reste finance le déclin programmé de la planète. Ainsi, avec le LDDS, il n’y a que 20% des fonds qui vont concrètement vers des projets solidaires ; tout comme dans les contrats d’assurance-vie.
Les clients pourraient vouloir se rassurer en prétextant que les banques sont souvent (et de plus en plus labellisées). Ce n’est pas si simple. En effet, il n’y a que le Label GreenFin qui ne contient aucun investissement dans les énergies fossiles. Tous les autres dont l’ISR (Investissement Socialement Responsable) ne sont au final que de la poudre aux yeux car ils les financent en grande majorité (8 euros sur 10).
Comment choisir une banque plus verte ?
Alertés par cette information, les français pourraient se dire : c’est le moment de choisir une banque plus verte. Mais comment faire ? C’est bien là tout le problème. Selon l’aveu de certains membres d’ONG qui oeuvrent tous les jours pour lutter contre le réchauffement climatique, les banques font montre de peu de transparence quant à leur fonctionnement.
Pour les clients lambda, difficile d’imaginer que derrière un label prometteur se cache une toute autre réalité. Pourtant, les banques ne sont pas toutes de mauvais élèves et certaines ont compris le rôle qu’elles jouaient dans le désastre climatique, avec de vraies actions pour changer leur mode de fonctionnement (et de financement) séculaire.
Cela est le cas de la Banque Postale par exemple qui ambitionne de sortir, d’ici 8 ans des énergies fossiles ou encore le Crédit Mutuel qui s’engage à réduire son empreinte carbone de 15% avant 2023.
Comment faire alors, quand on est soucieux de l’avenir de la planète et que l’on comprend avec horreur que sa banque fait partie des plus pollueuses ? Il est évident que l’aspect financier (le taux le plus bas, lors d’une demande de crédit immobilier, les frais de gestion de compte courant) est toujours prioritaire malheureusement et c’est tout à fait compréhensible. Notamment aujourd’hui, avec un climat inflationniste et des taux qui ne cessent d’augmenter.
Il est difficile de croire que la volonté d’œuvrer pour le climat passera avant la possibilité de devenir enfin propriétaire, par exemple.
Pourtant, des banques vertes, cela existe. Elles ne financent que des projets culturels, sociaux et écologiques à l’instar de la Nef. Il est possible aussi de télécharger certains outils qui permettent de scanner et donc d’analyser l’impact environnemental de son épargne afin de faire d’autres choix d’investissement (application Rift).
Mais les spécialistes veulent surtout faire prendre conscience d’une chose : changer de banque à titre individuel, pour choisir celle qui investit dans des actions plus vertes, c’est un très bon point de départ. Mais est-ce aux clients de faire ce choix, au final ? ? Ne faut-il pas attendre (et demander) plus ?
Est-ce qu’il ne faut pas changer La Banque, au lieu de changer de banque ? C’est là tout l’enjeu de la survie de notre planète. A elles de continuer (ou de commencer) à faire une vraie remise en question, rapidement, si possible, car le temps presse, et d’agir.