Le fait que le secteur automobile européen et nord-américain soit en crise depuis un certain temps est désormais une réalité, et les grands gestionnaires de la banque privée l’ont compris et ont pris des mesures correctives. Selon les perspectives 2025 de l’association professionnelle de l’industrie, 85 % des gestionnaires d’actifs sous-pondèrent le secteur, qui est aux prises avec des licenciements, des bilans chancelants et une transition complexe vers les voitures électriques.

Sur aucun autre secteur d’investissement, la position des gestionnaires de fonds n’est aussi tranchée : les 15 % restants ont une opinion neutre, et aucun d’entre eux n’est positif à l’égard de l’industrie.

Les secteurs gagnants

D’un autre côté, il y a les secteurs que les gérants de la banque privée plébiscitent. Le premier, un secteur considéré comme défensif en raison d’éventuelles turbulences sur le front macroéconomique, est celui de la santé, sur lequel 86% des gérants sont surpondérés. Vient ensuite la technologie : 62% l’accumulent, 38% la vendent, sans aucune position neutre entre les deux.

Le secteur bancaire, qui a connu deux années de hausse effrénée grâce à des taux d’intérêt élevés, est un peu plus divisé : la moitié des gestionnaires l’accumulent, un quart sont neutres et le dernier quart le vendent.

Plus de marchés émergents, moins de Chine

En termes de choix géographiques, le marché des actions américaines reste le favori des gestionnaires de fonds, avec 55 % de l’échantillon surpondéré (et 20 % sous-pondéré). Attention toutefois : une proportion similaire de professionnels de l’investissement s’oriente vers les marchés émergents, que personne ne vend d’ailleurs (les 45% restants ont des positions neutres). Les marchés émergents oui, mais sans la Chine : malgré le maxi-rallye en cours ces dernières semaines, les gérants restent sceptiques sur les bourses chinoises, avec 40 % de sous-pondération et seulement 15 % d’accumulation sur les actions de Shanghai et de Hong Kong.

Les gestionnaires délaissent la liquidité

Un autre aspect important des perspectives annoncées est que les gestionnaires délaissent les liquidités pour revenir sur les marchés, qu’il s’agisse d’actions ou d’obligations. Avec la baisse des taux d’intérêt, 53 % des gestionnaires de fonds sous-pondèrent les liquidités à 12 mois, contre 60 % qui surpondèrent les actions et 55 % qui accumulent les obligations.

Et l’allocation d’actifs idéale ? Les stratèges des banques membres de l’Association envisagent, à moyen et long terme, un portefeuille modèle composé de 46 % d’actions, 37 % d’obligations, le reste étant constitué d’immobilier (6 %), de marchés privés (8 %) et de seulement 4 % de liquidités