Remplacement ou travail en étroite collaboration entre banques physiques et GAFA ?
Qu’on les appelle GAFA (acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon) ou Big Tech, ce sont bien les fournisseurs de services et les infrastructures techniques en cloud qui inquiètent aujourd’hui la Banque Centrale Européenne. Pourquoi ?
Plusieurs banques, de différentes envergures ont déjà signé une collaboration avec Google. Android Pay sera intégré à leurs applications mobiles pour payer avec son smartphone et il sera possible, pour les clients, d’utiliser Google Home, l’assistant vocal. Les banques, qui ont compris qu’elles sont obligées de proposer des outils innovants à leurs clients, veulent profiter des moyens du géant américain pour leurs services digitaux.
Pour la BCE, il y a clairement matière à appréhender la nature de ces liens, pour évaluer leurs risques systémiques. Cette crainte a été avouée après une consultation publique de la Commission Européenne. Mais que redoute la BCE ?
Que les GAFA, du fait de leurs savoir-faire, puissent concurrencer les banques voire même les remplacer ? Cela n’est pas à écarter, d’autant que les Big Tech ne sont pour l’instant, pas soumises aux mêmes règles et obligations que les établissements bancaires, ce que soulignait déjà la BRI (Banque des Règlements Internationaux) en 2019. La réponse de la BCE ne s’est pas fait attendre. Même si cette concurrence n’est pas à l’ordre du jour, si elle le devenait, elle se ferait fort de faire appliquer les mêmes règles « mêmes activités, mêmes règles » a-t-elle asséné.
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GAFA : un rêve de domination ou un risque à très long terme ?
Mais, pour autant, concurrencer les banques est-il vraiment le but inavoué de Google et consort ? Pour l’instant, c’est surtout le positionnement de leurs services qui apparait. Pour le géant, les banques ne sont que des entreprises comme les autres et cela va dans la continuité de proposer à toutes les entités des solutions pour devenir plus efficaces.
Pourtant, la BCE préfère rester prudente, car Google ; comme les autres ; ont des atouts dans la manche que ne possèdent pas et ne peuvent pas acquérir les banques, comme le fait d’avoir accès aux données des clients, mais aussi de les exploiter.
Les moyens de pression qu’ils pourraient exercer sur les clients s’ils s’apparentaient aux établissements bancaires dans un futur plus ou moins lointain, seraient plus importants, notamment en matière de crédit. Pour faire simple, les GAFA, si tel était leur bon plaisir, pourraient proposer les mêmes services de base (livret d’épargne, crédit à la consommation, etc), tout en étant plus efficaces et surtout plus rentables. Encore une fois, cela n’est que spéculations et s’envisage plus sur du risque à long terme.
Pour autant, en commençant, dès à présent une alliance, on peut craindre que les banques ne soient plus vraiment maitresses d’un certain niveau de savoir-faire et soient tributaires de services externes pour bien fonctionner.
Un fil à la patte autrement plus dangereux, peut-être. Il faut donc que les banques accélèrent et maitrisent à la perfection leur digitalisation, pour pouvoir survivre aux GAFA, mais aussi pour répondre aux besoins des clients.