Banque et illettrisme : pourquoi il faut prendre ce problème en considération ?
2.5 millions. C’est le nombre de personnes résidant en France, âgées de 18 à 65 ans, qui sont dites illettrées ; c’est-à-dire qu’elles peinent à comprendre la langue française, surtout à l’écrit. Un vrai problème, dans la vie de tous les jours, pour trouver un travail, lire le menu d’un restaurant ou même trouver son chemin grâce aux panneaux routiers.
L’illettrisme n’est certes pas pris à la légère par le secteur bancaire car une personne ; lorsqu’elle souscrit un produit bancaire et surtout un crédit ; doit comprendre tous les tenants et aboutissants de cette démarche.
Pour beaucoup de conseillers, elle est devenue routinière : après quelques brèves explications, un contrat est remis, avec recommandation de bien le lire, pour ensuite le signer. La banque, pourtant, légalement, est tenue d’expliquer en quoi consiste le crédit, et les conséquences qu’il peut avoir sur le budget. Toutes les informatiques pratiques sont remises sur un document écrit, permettant au futur souscripteur de pouvoir comparer les offres. Y figure aussi le délai de rétractation légal de 14 jours.
Comment la Banque de France lutte contre l’illettrisme
Dans l’incapacité de le faire, combien de personnes en situation d’illettrisme se contentent d’apposer leur nom en bas du document et se retrouvent endettées ou pire ? Certaines font appel à des proches, pour des problèmes importants, mais ce n’est pas toujours le cas. Les personnes illettrées, en effet, redoublent de malice pour ne rien dévoiler de leur état. L’illettrisme en France est tabou. Est-ce parce que nous sommes les représentants de la langue de Molière ? Que nous sommes connus pour notre langue difficile mais si belle ?
On imagine la gageure, tous les jours, de se battre contre un ennemi invisible aussi tenace : une hausse sur la facture d’énergie que l’on n’arrive pas à comprendre, l’aide aux devoirs des enfants impossible… Ne pas maitriser les savoirs de base, comme on les appelle. C’est ce pour quoi EDUCFI (Education, économique, budgétaire et financière) se bat. Cela fait trois ans maintenant que la Banque de France participe aux Journées Nationales d’Action contre l’illettrisme, même si, pour des raisons évidentes, l’année 2020 a été quelque peu chamboulée.
Pourtant, grâce au web, dans un premier temps, et maintenant en agences physiques, des professionnels du social donnent des clés pour détecter ce type de problème, arriver à en parler, sans heurter la sensibilité de la personne concernée, mais aussi lui donner des clés pour comprendre son compte courant, la gestion de son budget ou encore la politique tarifaire et les conditions pour souscrire un crédit immobilier, quel qu’il soit.