Nouveau record historique à Wall Street pour Berkshire Hathaway de Warren Buffett. Après que la holding d’investissement de l’oracle d’Omaha ait enregistré le bénéfice d’exploitation trimestriel et annuel (+27 % à 47,44 milliards de dollars) le plus élevé de son histoire, l’action de classe A a clôturé la séance du 24 février en hausse de 4 %, à 747 485,49 dollars, mais a atteint un sommet absolu intrajournalier de 755 968 dollars. La valeur de marché de la société a ainsi bondi à 1 075 milliards de dollars.

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Comment Warren Buffett va-t-il utiliser cette liquidité gargantuesque ?

Parallèlement, la fortune de Buffett a augmenté pour atteindre 155,5 milliards de dollars, ce qui le place au sixième rang mondial, selon le magazine Forbes. Pour l’analyste d’Edward Jones Investments, James Shanahan, la liquidité monstre de Berkshire, qui s’élève à 334,2 milliards de dollars, est digne de mention, à la lumière également du commentaire du milliardaire lui-même selon lequel sa holding a payé 26,8 milliards de dollars en impôts l’année dernière, soit plus de 3 millions de dollars par heure. Buffett a également averti Washington de les dépenser « judicieusement ».

Focus sur les sociétés de négoce au Japon

Et ce n’est pas tout. Les actions des sociétés de négoce japonaises, dont Mitsubishi, Marubeni, Mitsui, Itochu (cette dernière et Mitsubishi sont en négociations avancées avec Berkshire pour une éventuelle collaboration) ont bondi à la bourse de Tokyo, respectivement de 8,76 %, 7,45 %, 4,69 % et 6,68 %, après que le milliardaire a souligné dans sa lettre annuelle aux actionnaires du 22 février qu’il augmenterait à l’avenir sa participation dans ces sociétés. Il y a investi depuis 2020. Au départ, il avait accepté de maintenir sa participation en dessous de 10 %, mais les sociétés de négoce ont accepté d’assouplir, même si ce n’est que légèrement, cette limite.

Plusieurs fois félicitées par Buffett pour avoir augmenté les dividendes au bon moment, racheté des actions propres lorsque cela était « judicieux » et rémunéré les dirigeants de manière moins agressive que leurs concurrents américains, « ces sociétés de négoce japonaises se négocient actuellement bien en dessous de leurs sommets, et il voit probablement cela comme une opportunité d’acheter plus d’actions », a déclaré Norikazu Shimizu, analyste chez IwaiCosmo Securities Co.

« Avec la présidence de Trump et de nombreux changements dans la politique tarifaire, le marché est incertain, mais les sociétés de négoce opèrent dans un large éventail de secteurs, donc Buffett les considère probablement comme une valeur sûre ». En effet, elles gèrent des activités allant de la production de pétrole et de gaz à l’étranger à l’élevage de saumons et au télé-achat, et ont surperformé l’indice Nikkei depuis que le gourou de Wall Street a annoncé son investissement.

Les attentes grandissent quant à l’émission d’obligations en yens par Berkshire

Les investisseurs spéculent désormais sur le prochain mouvement de Buffett, d’autant plus que Berkshire Hathaway a émis en octobre 2024 la plus grande obligation en yens (282 milliards) depuis sa première émission en 2019. La société américaine est en effet un émetteur régulier d’obligations en yens (elle le fait chaque année) et a des titres en yens qui arrivent à échéance en avril, selon les données de Bloomberg. Taketoshi Tsuchiya, PDG de Tsuchiya Asset Management, a déclaré à Bloomberg que Berkshire devrait émettre des obligations libellées en yens pour lever des fonds après que Buffett ait suggéré d’acheter davantage d’actions des principales sociétés de négoce japonaises.

Les faibles taux d’intérêt et les coûts de financement en vigueur au Japon sont intéressants, tandis que la qualité de crédit de l’émetteur est avantageuse pour les investisseurs, car l’entreprise est rentable et dispose de liquidités, ce qui réduit le risque de crédit.