Bien-être au travail : de quoi s’agit-il ?
Même s’il ne s’agit pas de confondre avec la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), qui questionne davantage les manières d’améliorer l’environnement professionnel en le rendant, par exemple, plus ergonomique, le bien-être au travail est un état d’esprit pérenne qu’a le salarié quand il se trouve sur son lieu de travail.
Relativement subjective, la notion de bien-être est un sentiment global qui prend en compte le bien-être physique et mental d’un individu et qui ; bien qu’étant intangible parfois ; peut être mesuré (voir ci-dessous). Le fait de travailler dans un environnement lumineux, avec une température agréable en toutes saisons, sans souffrir de nuisances notamment auditive font partie des éléments physiques. Les bons rapports avec la hiérarchie, l’adéquation existant entre le travail demandé et le niveau de compétences et les aspirations relèvent du bien-être psychologique.
Peut-on évaluer le bien-être professionnel ?
Comment mesurer ce qui relève bien souvent de l’intangibilité ? Il existe différents indicateurs qui peuvent aider à lister les informations essentielles sur le bien-être au travail. Le Mesure Management Santé (MMS) recense 5 indicateurs (risques professionnels, liés à l’organisation du travail, l’état de santé, le contexte social et l’hygiène de vie) et est composé de plus de 60 questions qui permettent d’en apprendre plus sur l’état du salarié. Les absences, la perception qu’a le salarié de sa sécurité sur son lieu de travail sont autant d’éléments qui permettent d’avoir une idée de son état d’esprit.
Cela sera la même chose pour l’IBET (Indice de Bien-Etre au Travail) qui recense les accidents de trajets, maladie, professionnels, les mouvements de grève afin de dresser un état des lieux. Un entrepreneur peut aussi mettre en place un sondage d’engagement afin de pouvoir évaluer le climat social qui règne dans sa structure. Il est possible, si le questionnaire donne un score élevé, d’obtenir un label (l’European Social Label) qui peut donner une très bonne image de l’entreprise à de futurs collaborateurs, mais aussi des financeurs etc…
L’importance du bien-être en entreprise
Obtenir un label, très bien, mais est-ce si important ? En fait oui, et voici différentes raisons de souhaiter que le climat dans l’entreprise soit bon.
Une obligation légale
« L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Cette phrase est tout simplement extraite du Code du Travail (Article L4121-1). Le bien-être au travail relève donc de l’obligation et peut être mis en place par le biais d’actions connexes comme des actions de prévention, d’information, de formation, d’une politique de conduite des changements, d’une veille pour voir ce qui a fait ses preuves ailleurs et peut être instauré au sein de la structure etc…
Réduire les risques psycho-sociaux
Beaucoup de salariés sont exposés à ce que l’on appelle désormais les RPS (Risques Psycho Sociaux). On peut bien entendu parler du stress qui ; s’il est bon à petite dose pour le dépassement de soi ; ne doit pas être synonyme de mal-être.
Mais certaines personnes sont aussi victimes de violences internes (dont différents types de harcèlement ou des conflits), des violences externes à l’encontre des salariés parce qu’ils travaillent dans une entreprise donnée ou encore le burn-out, une charge mentale trop élevée etc… Une personne qui ressent du bien-être au travail est moins sujette à ce type de problème ou elle sait qu’elle peut en parler, pour trouver des solutions constructives.
Si penser aux salariés peut être un moteur pour certains chefs d’entreprise soucieux de bien faire, ils ont cependant intérêt à différents niveaux à opter pour ce type d’ambiance positive.
Améliorer la productivité
Le bien-être au travail peut aider à lutter contre certains phénomènes récurrents comme le stress. Ce dernier peut dégénérer en maladie et donc, on peut limiter le nombre de jours d’absentéisme en instaurant un climat de bien-être. Un salarié content de travailler est un élément motivé, parce qu’il sait que son travail est reconnu. Cela peut l’aider à être plus créatif, à être force de proposition.
Avoir de bonnes relations avec ses collègues mais aussi ses supérieurs hiérarchiques favorise la communication ; un élément essentiel en entreprise. Conscient que ses supérieurs souhaitent qu’il se sente bien, un salarié peut relater plus rapidement un problème qu’il rencontre ; pour une résolution précoce, avant que cela ne dégénère en situation plus grave.
Un employé heureux est aussi moins susceptible de quitter l’entreprise et lui restera fidèle. Il aura plus à cœur de parler autour de lui de cette atmosphère agréable de travail, ce qui peut pousser d’autres personnes de talent à postuler.
Le chef d’entreprise ne doit pas oublier que si le salaire et les responsabilités sont toujours des critères de recrutement important, l’ambiance et le bien-être au travail comptent désormais tout autant (voire parfois plus pour certaines personnes !).
Comment instaurer le bien-être dans mon entreprise ?
- Les managers doivent être sensibilisés à la notion de bien-être au travail et comment la mettre en place.
- Les décisions importantes peuvent être partagées avec les salariés, tout comme on visera leur autonomie dans le travail
- Ergonomie des lieux et du matériel, luminosité, espace dédié même en open space sont des impératifs.
- Des consignes claires doivent être données, tout en tenant compte de l’intensité et du temps que prend chaque tâche.
- La présence d’une salle de sport, d’un espace de détente extérieur : tout est bon pour promouvoir l’activité physique qui va booster les salariés.
- Des espaces de discussion et travail collectif amélioreront la cohésion d’équipe.
- Rien n’est plus angoissant qu’un retard de paiement, des conditions de travail qui changent ou d’être dans l’incertitude économique avec un contrat précaire : différents points peuvent donc améliorer la qualité de vie au travail pour davantage de stabilité.
- La mobilité interne, par le biais de formation afin de répondre aux désirs d’évolution, sera active
- Pourquoi ne pas embaucher si cela est possible une personne qui jouera les médiatrices afin de remonter les problèmes et tenter de trouver des solutions qui satisferont les deux parties ; ce que l’on appelle un CHO (Chief Happiness Officer) ?