Les grandes entreprises technologiques continuent de surprendre le marché. C’est ce qu’elles ont fait lors de la dernière série de résultats trimestriels, en dépassant les attentes sur le plan des recettes et des bénéfices, tout en poursuivant leur politique de réduction des coûts qui, depuis le début de l’année, s’est traduite par de nouvelles annonces de fortes réductions de personnel.
C’est le cas de Microsoft qui, le 26 janvier, après avoir dépassé les 3000 milliards de dollars de capitalisation à Wall Street, a annoncé la suppression de 9% des effectifs de sa division jeux vidéo. Traduit en têtes, cela représente 1 900 personnes en moins. Google et Amazon procéderont également à des licenciements dans les mois à venir : pour le géant du commerce électronique, il s’agira de quelques centaines d’employés chez Prime Video et MGM Studios, tandis que le géant de Mountain View supprimera environ un millier de postes dans son équipe d’ingénieurs.
Si l’on inclut ensuite les entreprises technologiques du monde entier, selon le classement établi par Layoffs.fyi, le nombre total de licenciements depuis janvier s’élève à 30 375, en forte hausse par rapport à la même période de l’année dernière.
Le potentiel de l’IA
Mais la réduction des coûts et l’intelligence artificielle sont deux thèmes très appréciés à Wall Street, comme le montrent les performances des valeurs technologiques, soutenues par les jugements généralement positifs des analystes. Après tout, la contribution des Sept Magnifiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Tesla et Meta) à la performance du marché boursier américain est écrasante, après un rallye de 73 % en 2023.
Alors que la perspective d’une baisse des taux par la Fed au cours de l’année 2024 devient plus concrète, les investisseurs continuent de parier sur de nouvelles hausses des titans de la technologie, à la lumière des derniers résultats financiers.
Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram, s’est distinguée : vendredi 2 février, à la mi-séance à Wall Street, elle gagnait 20 % après avoir annoncé la veille, marchés fermés, qu’elle avait triplé ses bénéfices au dernier trimestre de l’année dernière, à 14 milliards de dollars, grâce à un chiffre d’affaires en hausse de 25 % (40,1 milliards de dollars).
Mais ce qui a fait monter l’action en flèche, c’est l’annonce inattendue de la distribution par Meta, pour la première fois, d’un dividende. Dans le détail, le géant des médias sociaux a annoncé un dividende trimestriel en espèces de 50 cents pour les actions ordinaires de classe A et B, à compter du mois de mars.
Pour le fondateur Mark Zuckerberg, en vertu des 350 millions d’actions qu’il détient, le versement sera d’environ 175 millions de dollars par trimestre avant impôts, selon Bloomberg, pour un montant annuel de 700 millions de dollars. Mais selon Mark Shmulik, analyste chez Bernstein, l’action Meta (“La Patek Phillipe de l’Internet”) ne décevra pas même les petits investisseurs, puisqu’elle peut continuer à courir vers un objectif de prix de 535 dollars par action. Et, pour Josh Beck, spécialiste chez Raymond James, elle peut aller encore plus haut, jusqu’à 550 dollars.
Amazon, un objectif de cours de 220 dollars
Amazon a également catalysé les sentiments positifs, après avoir terminé le quatrième trimestre avec un bénéfice net de 10,6 milliards de dollars, soit 1 dollar par action, alors que les ventes ont atteint 170 milliards de dollars, en partie grâce à la forte croissance des dépenses de consommation en ligne pendant les fêtes de fin d’année. Le groupe fondé par Jeff Bezos est une excellente idée d’investissement pour Scott Devitt, analyste chez Wedbush, qui a relevé le prix cible à 220 dollars.
Parmi les dernières grandes entreprises technologiques à publier leurs comptes, Apple a dépassé les attentes en termes de chiffre d’affaires et de bénéfices, mais a déçu par ses ventes en Chine et a suscité des doutes en raison de la faiblesse de ses perspectives. Pour Andrew Uerkwitz, spécialiste chez Jefferies, ces circonstances n’empêcheront toutefois pas le géant de Cupertino de battre le marché pour atteindre un objectif de 205 dollars. Un pari que beaucoup ont déjà fait par le passé, en le gagnant
