Les difficultés de Bayer
La société sort de deux années difficiles qui l’ont amenée à perdre 2,9 milliards en 2023 et 2,55 milliards en 2024. Si l’on examine plus en détail les chiffres de 2024, Bayer a réalisé un chiffre d’affaires de 46,6 milliards (-2,2 %) et un EBITDA de 8,7 milliards (-21,8 %), tandis que l’EBIT est négatif de 71 millions (contre un chiffre positif de 612 millions l’année précédente). En outre, en 2024, Bayer a généré un flux de trésorerie de 3,1 milliards, en nette amélioration par rapport aux 1,3 milliard de 2023, et la dette financière nette est tombée à 32,6 milliards (contre 34,5 milliards). Un dividende de 11 centimes par action a été proposé aux actionnaires, soit un montant similaire à celui de 2023.
Les comptes sont affectés par la mauvaise performance de la division Crop Science, active dans le secteur agricole, l’une des trois principales unités avec Pharmaceuticals et Consumer Health. En outre, la société a été contrainte de procéder à des dépréciations et à des indemnisations se chiffrant en milliards, liées aux actifs achetés par Monsanto en 2018 pour 63 milliards de dollars.
Les attentes pour 2025
Les prévisions pour 2025 incluent des ventes comprises entre 45 et 47 milliards d’euros avec un EBITDA – hors éléments exceptionnels – compris entre 9,5 et 10 milliards et un flux de trésorerie disponible de 1,5 à 2,5 milliards. La dette financière nette devrait encore baisser, pour se situer entre 31 et 32 milliards. Toutefois, en termes de bénéfices, l’année en cours devrait être la « plus difficile » selon Bayer, avec des estimations de bénéfice par action (BPA) core revues à la baisse entre 4,5 et 5 euros.
L’avis des analystes de la Deutsche Bank
Dans ce scénario, les analystes de la Deutsche Bank – qui ont une recommandation de conserver le titre et un objectif de cours de 23 euros – soulignent certains points critiques : « Les ventes organiques sont restées inchangées, l’EBITDA ajusté a diminué de 22 % et l’EPS ajusté a baissé de 43 %. Ces baisses ont touché les trois segments d’activité », observent les experts.
Les prévisions pour 2025, en revanche, semblent « conformes », même si elles ne sont « pas particulièrement encourageantes ». Toutefois, pour la banque allemande, « les perspectives à long terme de l’entreprise et les plans de restructuration offrent un espoir d’amélioration ». Par conséquent, « les investisseurs devront faire preuve de patience, car ces mesures prennent du temps ».
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