Passer d’un déficit de 6,1 à 5% du PIB, c’est l’objectif que s’est fixé le gouvernement. Il faut pour cela économiser une somme très importante, puisque l’on parle de 60 milliards d’euros. Laurent Saint-Martin a avancé que les « ménages et les entreprises pouvaient participer à cet effort de solidarité » puisque le gouvernement compte sur eux pour un tiers de cette somme ; sachant que certaines mesures sont censées n’être que temporaires…
Le barème de l’impôt sur le revenu ne va pas être gelé
Pas de gel du barème de l’impôt sur le revenu et même une revalorisation de 2%. Par ce geste, le gouvernement entend « neutraliser les effets de l’inflation sur le niveau d’imposition des ménages ». Avec cette nouvelle indexation, voici le nouveau barème pour 2025 par part fiscale :
- Les personnes ayant une tranche de revenus jusqu’à 11 520 euros seront imposées à 0%
- De 11 520 à 29 373 euros : 11%
- De 29 373 à 83 988 euros : 30%
- De 83 988 à 180 648 euros : 41%
- Plus de 180 648 euros : 45%
Contribution exceptionnelles des plus fortunés
Les particuliers les plus fortunés seront assujettis à la CEHR (Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus) pendant une durée de 3 ans. Cela constitue seulement 0,3% des ménages imposables. Pour eux, l’imposition minimale doit bien être de 20%, ce dont veut s’assurer le gouvernement ; sachant que l’on parle de personnes célibataires ayant un revenu fiscal de référence de 250 000 euros annuels et de couples touchant le double. Le fait de leur demander cette contribution permettrait de faire un bénéfice estimé à 2 milliards d’euros.
Une augmentation des prestations sociales prévues en avril
Chaque 1er avril, les prestations sociales font l’objet d’une augmentation. Sera-ce le cas en 2025 ? Oui, les personnes les plus fragiles peuvent donc être rassurées, il n’y aura pas de décalage. Cela concerne les bénéficiaires de la prime d’activité, du Revenu de Solidarité Active (RSA) ou encore ceux qui touchent l’AAH (Allocation pour Adultes Handicapées).
Nouvelle augmentation sur l’électricité
Bonne ou mauvaise nouvelle en premier ? Il est coutumier de commencer par la mauvaise. Ne faisons pas exception à la règle. La taxe d’accise liée à l’électricité pour les personnes ayant souscrit à une offre de marché va augmenter l’année prochaine.
Nous parlons de la TICFE (ou Taxe Intérieure sur la Contribution au Service Public de l’Electricité) ou son autre nom, la CSPE (pour Contribution au Service Public de l’Electricité), mais le montant de cette augmentation est pour le moment encore indéterminé et ne sera connu qu’au moment de l’évolution des prix de l’électricité ; soit en décembre prochain. Il a pourtant été entendu que le gouvernement souhaiterait la doubler
Par contre, le tarif réglementé de l’électricité va accuser une baisse bienvenue de 9% à partir de février 2025. Certains espéraient une baisse plus conséquente (on avait évoqué 15%, mais il faudra se contenter de 9%), sachant que l’augmentation possible de l’accise pourrait la rendre moins importante ; de facto. 3 milliards d’euros sont espérés grâce à cette mesure.
Bénéficiaires du chèque énergie : nouveau mode d’attribution
Toujours dans le domaine de l’énergie, si les chèques éponymes continueront à être envoyés aux foyers modestes, le mode d’attribution va changer tout au moins pour les nouvelles personnes qui y seraient éligibles. Ce changement ne touche donc pas les anciens bénéficiaires qui devront cependant toujours répondre aux conditions de ressources pour continuer à les recevoir de manière automatique.
Pour les nouveaux, si le revenu fiscal de référence reste le critère le plus important pour l’obtenir, il faudra aussi renseigner son PDL (ou Point de Livraison). Il est possible qu’en renseignant cet élément, on assiste à une hausse du taux de non-recours. Pour rappel, selon les situations, le montant du chèque énergie peut aller de 48 à 227 euros.
Chaudières au gaz : clap de fin pour la TVA réduite
Ce n’est pas vraiment le gouvernement français qui a décidé de cette mesure, mais une directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments adoptée en avril dernier leur impose de mettre fin à un avantage sur les chaudières à gaz. Le taux de TVA en 2025 pour l’installation d’une nouvelle chaudière gaz plus verte et plus performante sera de 20% (au lieu de 5.5 ou 10% comme c’est le cas actuellement). En faisant cela, le gouvernement entend engranger un bénéfice de 200 millions d’euros.
Un retard de 6 mois sur la revalorisation des retraites
Ce n’est pas une mesure nouvelle mais elle a fait l’objet d’une confirmation ; sauf qu’elle accuse un retard de plusieurs mois. Comme les retraites ont bénéficié d’une revalorisation exceptionnelle de 5%, cela explique ce retard. Alors qu’elle devait arriver en janvier prochain, elle ne sera effective qu’en juillet 2025. Par cette action, le gouvernement entend réaliser un bénéfice de 3,6 milliards d’euros.
Cela ne concerne pas l’ASPA (le minimum vieillesse) pour laquelle il n’y aura pas de retard de revalorisation. Celle-ci est donc prévue en janvier 2025.
Véhicules thermiques : malus renforcé
Passer à l’électrique va devenir un impératif et le gouvernement fait tout pour inciter les français, quitte pour cela à augmenter le malus CO² des véhicules les plus polluants. Alors qu’il était cette année de 118g de Co² par km, cela va baisser de 5g cette année. Si l’on passe ce seuil de déclenchement, on doit s’acquitter d’une taxe de 50 euros (avec un tarif maximum de 10 000 euros annuels jusqu’en 2027).
En effet, cette augmentation est progressive sur 3 ans. Elle commencera donc l’année prochaine, mais on passera à 7g de CO² par km en 2026 et 2027. Le seuil de déclenchement du malus sur le poids est également abaissé de 100 kg, mais en 2026. Avant il fallait dépasser les 1 600 kilos, dans deux ans, 1 500 kilos suffiront pour avoir du malus.
Extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ)
Les conditions d’éligibilité ne sont pas encore à l’ordre du jour et feront l’objet de débats ultérieurs, mais le PTZ va être étendu à tout le territoire à destination des primo-accédants afin de faciliter l’accès à la propriété. Actuellement pour pouvoir prétendre à un PTZ, il faut acheter un bien ancien sous couvert de devoir y faire des travaux dont le montant représente à minima 25% de son coût ou acheter du neuf mais dans une des 1 800 communes de France où se situent les zones dites tendues ; au niveau de l’immobilier.
Plus de niche à l’impôt pour les locations meublées
Louer son bien meublé de manière temporaire via des plateformes comme Airbnb ou encore Abritel est un excellent moyen d’obtenir un complément de revenus. Actuellement, ces particuliers qui ont le statut de LMNP (Location de Meublé Non Professionnel) peuvent, pendant toute la période de location du bien, amortir au niveau comptable les travaux, l’aménagement, la valeur de l’achat du bien etc…et peuvent continuer à le faire au moment de la revente de ce même bien, ce qui diminue l’impôt sur la plus-value qu’ils sont censés payer à l’administration fiscale.
C’est donc cette niche bien spécifique à la revente qu’entend cibler le projet de finances 2025 avec pour objectif de récupérer quelques 200 millions d’euros.