La Chine finira-t-elle par imposer des droits de douane sur les eaux-de-vie importées de France, en guise de représailles à l’enquête de l’UE sur les voitures électriques ? La question se pose après l’annonce par Pékin, vendredi, de l’ouverture officielle d’une enquête antidumping sur les importations de brandy en provenance de France.

Taxes : jusqu’à 11 points d’augmentation

Selon le Financial Times, le ministre chinois du commerce a déclaré que l’enquête devrait être achevée d’ici un an. Quelles seraient les conséquences pour les entreprises de brandy et de cognac, si des droits de douane étaient imposés ? Selon les analystes, à l’heure actuelle, ils seraient négligeables.

L’affaire, qui rapporte la position de Pernod Ricard, a été signalée aux autorités chinoises par un producteur national anonyme, selon lequel les droits d’importation sur le brandy/cognac devraient être portés à 16%, contre 5% actuellement, afin d’égaliser les conditions de concurrence.

Selon les spécialistes, “le titre le plus exposé à une éventuelle hausse des droits d’importation sur le cognac en Chine est Remy Cointreau, pour lequel nous estimons que les ventes de cognac en Chine représentent plus de 30 % des ventes totales du groupe“. Ce n’est pas un hasard si l’action a perdu 12% le vendredi 5 janvier, tandis que le 8 janvier, à la mi-séance, l’action baissait d’environ 0,7%.

L’impact sur LVMH et Campari

L’impact sur LVMH, qui produit la marque de cognac Hennessy, est beaucoup moins important, et “tout à fait négligeable pour Campari”. Pour LVMH, Hennessy représente environ 5% de l’EBIT du groupe et les analystes estiment que “la Chine représente 20% du chiffre d’affaires“.

Pour Campari en revanche, même après la finalisation de l’acquisition du Courvoisier, le poids du cognac et de la Chine est beaucoup plus faible. Les spécialistes estiment que “le cognac représentera environ 6% des ventes du groupe prévues jusqu’en 2025, dont seulement 10% en Chine.