Si l’on communique beaucoup sur le chute des demandes de crédit à la consommation et l’incapacité ; pour de nombreux français ; à accéder à la propriété, un autre prêt se porte mal : le crédit à la consommation ; pourtant largement sollicité au sein de l’hexagone auparavant.

Crédits immobiliers et crédits à la consommation : rien ne va plus

Les français veulent acheter et devenir propriétaires. La tendance est toujours aussi forte. Mais avec un taux à plus de 2%, un apport toujours plus important à fournir selon les régions et autres conditions d’octroi de plus en plus sévères, plus de 60% des dossiers sont rejetés.

Selon l’Observation des Crédits aux Ménages, alors que les envies sont fortes, seulement 3,9% des candidats vont franchir le pas cette année et faire une demande. Pourtant, alors que l’on parle beaucoup du crédit immobilier, il en est un autre ou plutôt d’autres, au pluriel qui montrent aussi un essoufflement : les crédits à la consommation.

Ces prêts se divisent en deux catégories : les prêts affectés ; c’est-à-dire pour lesquels il est obligatoire de joindre des justificatifs comme cela le cas pour un prêt auto ou travaux et le prêt personnel. Pour ce dernier, la personne demandeuse est libre de faire ce qui lui plait de l’argent, sans rendre de comptes à la banque ou à l’organisme de crédit, sous couvert, bien sûr, de rembourser la somme due en temps et en heure.

Et c’est bien là que le bât blesse. Les français ; pourtant friands de cette solution facile pour obtenir de l’argent en l’absence d’épargne ; préfèrent rester prudents. Cette tendance a commencé en 2022, mais avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, on peut dire qu’elle se confirme et aura tendance à durer pendant toute cette année.

Les causes et les conséquences de la chute des crédits à la consommation

Depuis 1989, on n’avait jamais constaté de taux aussi bas concernant le nombre de souscriptions de prêts à la consommation (24%) ; sachant que cela concerne aussi le crédit immobilier (30.1%, soit ce que l’on pouvait trouver dans les années 2014 à 2017).

Que les ménages interrogés par cette étude soient endettés ou non, tous expliquent de la même façon les raisons pour lesquelles ils ne vont pas pour l’instant recourir à un crédit à la consommation. Depuis deux ans, ils constatent une baisse importante de leur pouvoir d’achat ; et cela s’est accentué avec l’inflation.

Le contexte de guerre entre la Russie et l’Ukraine les pousse là encore à rester prudents. Même si la plus grande majorité estime que leurs charges de remboursement sont supportables, mais élevées, il ne leur semble pas opportun en 2023 de souscrire un quelconque crédit. D’autant que face à cette baisse, les acteurs du marché ont décidé de monter encore les taux d’intérêt et de durcir, eux aussi, les conditions de sélection des dossiers de demande.

Il faut dire que le prix que ces banques et sociétés de crédits paient pour pouvoir accéder à l’argent qu’elles vont ensuite prêter n’a fait qu’augmenter. Elles sont obligées de répercuter ce fait sur les clients ; sachant qu’elles sont néanmoins plafonnées au taux d’usure. Ce dernier n’augmente pas de la même manière que les taux, ce qui crée un décalage. La marge dégagée n’est pas assez importante.

Désormais en moyenne le taux demandé avoisine les 4,85% sur des délais de remboursement de 60 mois. Cela est bien entendu pire sur les prêts à la consommation qui se remboursent sur une durée plus longue, car le risque de non remboursement est accru pour les acteurs en place. Certains frôlent les 8% pour ceux courant sur 80 mois.

C’est d’ailleurs parce que les sociétés de crédit ont assisté à des phénomènes récurrents d’incidents de paiement ou même de non-remboursement, qu’elles se voient contraintes d’être plus fermes et sélectives, dès la demande de prêt. Certaines entités pensent déjà à supprimer des postes ; que ce soient au niveau des banques comme des sociétés de crédit.