Un système de colocation tout inclus qui séduit les jeunes
Les jeunes (dont les actifs) sont un public particulier en termes de location. Ils n’ont généralement pas beaucoup de ressources, ce qui leur ferme les portes de nombreux logements, sont parfois tributaires d’études ou de missions et ne sont donc pas les candidats idéaux des bailleurs qui souhaitent signer des baux de longue durée pour être tranquilles et ne pas craindre de vacance locative. C’est sans doute pour cela que le coliving connait un si fort succès ; en y ajoutant des démarches simplifiées.
Pas étonnant que des leaders dans le marché de la location étudiante plus traditionnelle se sont donnés pour défi de faire connaitre le concept en France et de le développer, même si la prudence reste de mise. Pour l’instant, ils en sont à la phase d’observation. Le but, avec les résidences qui vont servir de test, dès leur livraison fin 2024 est de comprendre comment les personnes vont investir les lieux et ce qu’elles attendent vraiment de ce type de service. Mais la demande est là.
Pour preuve : l’investissement dans les actifs de ce type ; par le biais de SCPI par exemple, alors que les professionnels eux-mêmes n’ont pas fait de levées de fonds aussi importantes de leur côté. L’idée plait et les investisseurs semblent persuadés de son essor d’ici quelques années.
Alors, c’est quoi le coliving ?
Le mot coliving est une contraction de deux termes anglais “co” et “living” (ensemble + vivre). L’habitation se décompose de parties privatives comme des chambres et d’espaces de partage. Imaginez 150 logements ayant chacun une cuisine et des sanitaires. Mais aussi dans le même immeuble, le choix pour 15 ou 20 appartements de partager des espaces communs pour la convivialité à l’instar d’un salon, d’un espace de coworking (le succès de ce concept-ci n’est plus à prouver) ou encore d’une cuisine plus grande pour élaborer des plats pour tout le monde ou discuter et un toit-terrasse pour les beaux jours.
Des difficultés d’implantation mais qui ne freinent pas les ambitions
Pourtant, si l’idée a de quoi séduire les étudiants, les personnes en mission professionnelle ou encore celles qui viennent de se séparer et ont besoin d’un espace pour vaincre la solitude, il ne suffit pas de vouloir pour faire. Les profils étant assez hétéroclites, il faut que chacun puisse trouver à proximité, de quoi répondre à ses besoins. Les promoteurs recherchent donc des fonciers qui puissent y répondre en hyper-centre dans les plus grandes villes de France ce qui peut être en soi une gageure.
Si les acteurs tricolores existent, ils doivent composer avec une concurrence qui vient parfois d’Italie ou de Belgique où le coliving est implanté depuis plus longtemps. Chacun a sa propre façon d’envisager le concept et le niveau de prestation offert n’est pas toujours le même. Les personnes intéressées devront donc, en amont, faire le point sur ce qu’elles recherchent pour ne pas être déçues.
Pour les professionnels, l’offre de logements devient de plus en plus déficitaire. Même si le télétravail connait un véritable essor, toutes les entreprises ne le proposent pas et certaines personnes ; alors que pour d’autres, cela devient une condition sine qua none à l’embauche ; ne sont pas plus tentées que cela de travailler depuis chez elles. Avoir un logement près du travail est un bon point lors de l’embauche qui séduit les entreprises.
A cause du prix des matériaux et d’une certaine pénurie, le marché de la construction tourne toujours au ralenti. Raison pour laquelle certains professionnels se tournent vers des biens à rénover.
A noter que si le coliving est prioritairement axé sur les jeunes actifs, les professionnels envisagent dans un avenir proche d’étendre le concept pour le proposer aux personnes âgées. Le concept de pièces communes, mais avec des espaces de vie privatifs ; ce qui les fait s’apparenter à des résidences pour séniors ressemblent aux aspirations et aux besoins de bon nombre de personnes âgées, alors que le nombre de places est limité. L’offre est donc pertinente pour les acteurs en place.