Pour la seule année en cours, selon une analyse préliminaire de l’impact de la guerre réalisée par l’Institut of International Finance, il devrait y avoir une contraction de 15 % du PIB, suivie d’une nouvelle baisse de 3 % d’ici 2023. C’est du moins ce que prévoit l’IIF avec le niveau actuel des sanctions appliquées par l’Occident. Toutefois, de nouvelles mesures punitives et un isolement accru pourraient conduire à un niveau de pertes encore plus élevé, compromettant la reprise dans un avenir plus ou moins proche.
Ce que la guerre en Ukraine coûte à la Russie
La Russie est désormais l’État le plus sanctionné au monde, dépassant même des nations comme la Corée du Nord et l’Iran. Les pays occidentaux ont déclenché un arsenal sans précédent de contre-mesures économiques, visant à la fois l’économie nationale, par exemple en l’excluant du système Swift, et la richesse personnelle, en saisissant les actifs des oligarques.
La situation pour Poutine pourrait même empirer. La mise en œuvre d’un embargo encore plus lourd pourrait entraîner une baisse des exportations plus importante que celle prévue dans l’analyse de l’Institute of International Finance. Un isolement total de la communauté internationale, dû également à l’abandon volontaire des grandes entreprises internationales, conduirait à un impact à moyen et long terme encore plus grave que celui prédit dans les mois à venir.
Les effets sur l’économie russe
La Fédération de Russie est immédiatement confrontée à l’effondrement du rouble, qui entraîne une baisse des revenus tirés de l’exportation de matières premières, telles que le gaz et le pétrole. Vladimir Poutine tente de riposter en annonçant son intention de faire payer le gaz par les “pays hostiles” en roubles, afin de faire apprécier sa monnaie.
Les conséquences de la dépréciation du rouble impliquent également un blocage important de la chaîne d’approvisionnement, ce qui pourrait entraver le développement technologique dans les années à venir.
Enfin, l’économie russe pourrait souffrir d’une “fuite des cerveaux” massive à l’avenir. La plupart des personnes appartenant à la classe socio-économique moyenne supérieure envisagent de quitter le pays et de s’installer à l’Ouest. Selon les analystes, ce serait un coup dur, car les ressources économiques et humaines nécessaires à la reconstruction de la Russie quitteraient également le pays.