Tout est d’abord lié à la croissance, qui est proche de zéro depuis fin 2022. Depuis cette date, le PIB n’a été soutenu que par la demande extérieure, tandis que la consommation et les investissements ont contribué négativement à la croissance. Le resserrement monétaire de la BCE n’est plus nécessaire, compte tenu également du retour d’une inflation proche de l’objectif de 2 % à moyen terme.
Les taux, désormais à 3,25 %, resteront restrictifs pendant des mois, c’est-à-dire qu’ils continueront à comprimer l’économie. La BCE jouera donc un rôle dans la réduction des risques soulignés dans le rapport sur la stabilité financière, même si une partie des problèmes de la zone euro sont structurels et ne dépendent pas de la banque centrale.
Le rapport de la BCE
Les risques macroéconomiques dans la zone euro « sont passés des préoccupations liées à une inflation encore élevée à des craintes concernant la croissance », a noté la BCE hier. « La croissance économique reste fragile, tandis que les inquiétudes concernant le commerce mondial ajoutent à l’incertitude géopolitique et politique ». Pour le vice-président Luis De Guindos, « les perspectives de stabilité financière sont assombries par des incertitudes macroéconomiques, financières et géopolitiques accrues et des incertitudes croissantes en matière de politique commerciale » avant les décisions de la prochaine administration américaine.
Le rapport de la BCE souligne que le scénario macroéconomique peut affecter les marchés qui sont « exposés à des corrections de prix soudaines », notamment en raison d’une éventuelle bulle dans l’IA, comme l’a rapporté MF-Milano Finanza le 19 novembre. En outre, la faible croissance, selon Francfort, pourrait affecter la viabilité des dettes publiques, ainsi que « l’incertitude politique et la faiblesse des finances publiques dans certains pays ». Enfin, la croissance zéro, note le rapport de la BCE, contribue à l’affaiblissement des bilans des entreprises et à la détérioration de la qualité des actifs des banques et autres sociétés financières.
Les salaires augmentent mais l’inflation n’est pas une préoccupation
En ce qui concerne l’inflation, il est apparu hier que la croissance des salaires dans la zone euro a atteint 5,4 % au troisième trimestre, contre 3,5 % au deuxième trimestre. Cette hausse, due en grande partie à l’Allemagne (+8,8 %), n’effraie pas les économistes, qui s’attendent à ce que la valeur diminue de manière significative l’année prochaine. Les analystes ne s’attendent pas à un effet sur les réductions de taux de la BCE : une réduction de 0,25 % est attendue en décembre, bien que certains traders pensent qu’un mouvement de 0,5 % est possible, en particulier si d’autres surprises de croissance négative arrivent.
« Le tableau actuel des risques suggère que nous pouvons et devons encore réduire le resserrement monétaire », a déclaré ces derniers jours un membre du conseil d’administration de la BCE, en mentionnant également l’impact significatif possible des droits de douane américains.