Pourquoi manque-t-on d’ingénieurs en cybersécurité et pourquoi cette explosion des demandes ?
L’APEC n’est certes pas le seul organisme à se faire l’écho d’une telle pénurie. C’est aussi le cas de nombreux cabinets de recrutement à travers le monde, dont PWC ou encore YesWeHack, en France. Est-ce donc un métier d’avenir ? Certainement, ce qui ne peut que réjouir les jeunes ne sachant pas vers quoi s’orienter ou encore les personnes (et elles sont nombreuses) qui souhaitent effectuer une reconversion professionnelle.
Le taux de chômage dans ce domaine est très bas (0,2%) et laisse augurer de très bonnes opportunités d’emploi dans les grandes entreprises notamment. Pourquoi ce manque ? Il est en fait lié à quatre problèmes. En premier lieu, les entreprises du fait de la transition numérique sont désormais tenues de digitaliser leurs pratiques. Dans les faits, cela n’est pas encore au point, même au niveau des grandes entreprises qui ont été les premières à être sommées par le gouvernement de dématérialiser leurs factures.
Alors que personne n’est dans les starting-blocks, la crise sanitaire est arrivée, avec ses périodes de confinements. Pour continuer à exister, les entreprises, mais aussi les banques ou encore les cabinets d’assureurs, ont dû effectuer un virage à 180°, pour pouvoir répondre à distance à leurs clients.
Cette numérisation s’est donc faite très rapidement, sans avoir réellement le temps de s’interroger sur les dangers du numérique et de trouver des parades. Car, oui, une entreprise, quelle que soit sa taille, qui passe au 100% numérique ; ou qui au moins avance dans ce domaine ; avec la mise en place d’un site marchand, par exemple, s’expose aux cyberattaques. Pendant les confinements, elles ont littéralement explosé, tout comme les cambriolages dans les boutiques physiques, fermées pour cause de pandémie.
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Manque d’agents de cybersécurité : pourquoi et quelle solution ?
Le nombre de personnes formées n’est pas non plus suffisant pour répondre à la demande. On parle chaque année de quelques centaines de jeunes qui sortent des écoles avec une licence ou un master pro. Or, pour que la cybersécurité soit assurée de façon convenable, dans tous les pays concernés, il faudrait ne pas les compter en centaines, mais en milliers. En effet, seulement 25% des besoins trouvent une solution, selon l’ANSSI, (l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information).
Qu’en est-il des entreprises qui ont fait des efforts pour être opérationnelles ? Elles pensent à 88% que le système informatique qu’elles ont pu mettre en place n’est pas assez sécurisé et craignent donc des cyberattaques potentielles.
Alors comment faire pour devenir ingénieur en cybersécurité ? Direction La Défense à Paris, où l’on peut trouver depuis très récemment un campus cyber. L’objectif est de lancer une dizaine de formation, chaque année. Pourtant, il faut arriver à reconstruire l’image qu’ont les personnes parfois de la cybersécurité et surtout ne pas la voir uniquement comme une profession masculine. Les personnes qui ont envie de se reconvertir et ont un bagage en informatique sont bienvenues, en plus des jeunes.
