Les deux crises sont similaires parce que la Chine d’aujourd’hui ne diffère pas beaucoup des États-Unis ou de l’Europe de 2008. Une fois encore, après l’effondrement d’Evergrande, la crise a éclaté à cause de la bulle immobilière, bien que l’immobilier en Chine ait été encore plus gonflé qu’aux États-Unis et en Europe dans la période précédant 2008. Pourtant, la crise est entièrement interne, car la dette du secteur immobilier est contractée par la Chine elle-même.
C’est donc au gouvernement chinois de gérer la crise financière, par exemple en remplaçant les investissements immobiliers non durables par une augmentation de la demande des consommateurs. Le discours des officiels n’est cependant pas prometteur. Selon Paul Krugman, dans La Stampa, les hauts fonctionnaires restent méfiants à l’égard de la consommation jugée inutile et rejettent l’idée de permettre aux individus de prendre davantage de décisions sur la manière dont ils dépensent leur argent.
La propagation de la crise chinoise est-elle possible ?
On craint une nouvelle crise Lehman, c’est-à-dire une crise économique qui part d’un pays et entraîne le reste du monde, comme cela s’est produit en 2008 aux États-Unis. Après la plus grande faillite bancaire de l’histoire, est-il possible que cela se reproduise ?
Evergrande, autrefois deuxième société immobilière chinoise en termes de chiffre d’affaires, s’est placée sous la protection de la loi sur les faillites auprès d’un tribunal américain. Un choix nécessaire face à l’endettement de l’entreprise, qui s’est retrouvée en cessation de paiement dès 2021. La crise interne du marché chinois effraie le reste du monde, mais que la crise devienne mondiale est assez peu probable.
Crise interne : signe d’appauvrissement pour la Chine
Une récession chinoise n’affecterait pas directement le reste du monde, mais plutôt la gestion intérieure. Même si l’effet de la crise pourrait se faire sentir davantage dans les pays qui vendent à la Chine, comme le Japon ou l’Allemagne, et dans une moindre mesure aux États-Unis.
Le gouvernement chinois, qui est responsable des entreprises chinoises en crise – non seulement Evergrande, mais aussi Country Garden et Zhongrong International Trust – devra allouer des fonds publics pour couvrir les dettes. Comme l’écrivent les experts, les autorités tentent d’inciter à l’achat de yuans et d’actions en bourse pour endiguer la vague de ventes qui a fait basculer la cote de Hong Kong dans le rouge. Mais ce n’est pas facile, car il faut 2% du PIB chinois pour éteindre la crise.
L’affaiblissement de l’économie chinoise risque d’avoir des conséquences graves et durables sur l’emploi à l’intérieur du pays. La classe moyenne, commentent les analystes de la crise, est incapable de payer son hypothèque et de nombreuses maisons se vident. Il s’agit d’un scénario critique que le gouvernement du dirigeant Xi Jinping ne peut ignorer.
En conclusion, la crise mondiale de type 2008 est évitée, mais la crise intérieure chinoise est peut-être à nos portes.