Que pensent les français des demandeurs d’emploi ?
C’est sans doute la bonne reprise économique qui pousse les français à être si durs avec les demandeurs d’emploi. En effet, beaucoup de sondés imputent la responsabilité du chômage aux demandeurs d’emploi eux-mêmes, en avançant plusieurs arguments (pour 43% des sondés).
Alors que les entreprises peinent à recruter dans de nombreux secteurs tendus, il parait incompréhensible pour beaucoup que des personnes soient encore au chômage. N’est-ce pas parce qu’elles ne souhaitent pas faire de concession au niveau de leur recherche d’emploi ? Cette prise de position gagne trois points et représente l’opinion de 6 personnes sur 10 qui ont été soumises à la question.
Autre raison invoquée pour expliquer que les personnes au chômage n’ont pas encore retrouvé d’emploi salarié : le fait que la reprise d’une activité leur ferait perdre le bénéfice de leur allocation chômage. Là encore, par rapport au mois de juin, la position se durcit avec 3 points supplémentaires.
39% des personnes vont même un peu plus loin en partageant l’idée que les demandeurs d’emploi sont « des assistés ». Un vrai paradoxe, alors que dans le même temps, ces personnes qui vivent en Métropole et ont plus de 15 ans, affirment que le fait d’être au chômage est une situation que « l’on subit (…), mais aussi un coup du sort » et ce, pour les ¾ d’entre elles.
Nous abordions, il y a quelques mois les freins de certains demandeurs d’emploi, mais aussi le sentiment de burn-out qui peut s’emparer d’eux alors que, malgré tous leurs efforts, leurs courriers de candidature restent vains. Savoir qu’ils ne sont guère soutenus dans leur situation devrait accentuer la pression qui pèse déjà sur leurs épaules.
Comment vivre sa recherche d’emploi dans les meilleures conditions ?
Pôle Emploi confirme le fait que faire partie de 6 millions de personnes qui sont toutes à la recherche d’un emploi salarié, c’est quand même faire face à une sacrée concurrence. Un article académique recensait dernièrement les attitudes à avoir quand on est demandeur d’emploi pour maximiser ses chances de retrouver un travail.
En premier lieu, la persévérance. Obtenir des réponses négatives, voire pas de réponse du tout est frustrant et décourageant. Pourtant, le succès serait « lié à l’intensité de la recherche » en mobilisant l’ensemble de ses contacts mais aussi en multipliant les candidatures.
Même si cela peut sembler difficile à mettre en place, le chômage doit être vécu comme une expérience, dont il faut tirer des leçons et en tirer un enseignement, plutôt que de le vivre comme une fatalité.
La capacité à transformer « le stress en persévérance » concourrait à diminuer le temps de cette situation.
Savoir pourquoi on n’a pas eu le poste (un feedback) peut être également mis à profit pour ne plus faire les mêmes erreurs ou travailler sur son profil. Demander à un employeur, même si ce dernier a refusé l’embauche comment on pourrait améliorer sa démarche pour d’autres entretiens peut être riche d’enseignement.
Ce dernier peut ne pas vouloir donner de réponse, cependant, car décliner une proposition est toujours difficile, humainement, même si le chef d’entreprise doit voir au-delà pour sa structure.
Enfin, il ne faut pas rester seul face à sa recherche d’emploi. Communiquer sur sa volonté de retrouver un emploi salarié, bénéficier des conseils et du soutien de ses proches est bénéfique et permet de limiter le niveau de stress et de découragement.