Monnaie numérique : les enjeux, les freins, le fonctionnement
Comme souvent, la Chine a été la première à lancer sa monnaie virtuelle de banque centrale : le Yuan numérique. Pourquoi une telle précipitation ? D’abord, les monnaies électroniques, à l’instar du Bitcoin, ont montré leurs avantages : on peut transférer du cash en instantané, sans intermédiaire, tout en restant anonyme. Pour l’instant, ce même système n’est pas possible avec de l’argent physique ; comme de l’argent liquide ou encore des billets de banque. Cela prend du temps.
Ces derniers, même si les banques restent discrètes là-dessus, et si les différents gouvernements continuent à en produire en masse ; ne sont presque plus utilisés. Cela s’est d’ailleurs accentué avec la crise sanitaire. Le Yuan numérique est déjà utilisé à grande échelle et on compte actuellement 140 millions de portefeuilles ouverts. En termes de somme, cela représente ; seulement 5 mois après son lancement ; 9,7 milliards d’euros. Une vraie réussite. Et pour l’instant, la seule vraie réussite mondiale dans ce domaine, puisque tous les autres pays n’en sont encore qu’au stade expérimental.
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Essor des monnaies digitales : où en est l’Europe ?
Derrière ce lancement fulgurant se cache une ambition à peine cachée de la Chine : concurrencer avec le Yuan numérique, le dollar. Les américains, mais aussi les Européens, ont tout intérêt à travailler d’arrache-pied pour mettre la leur en place, qui serait adossée à l’euro pour la France, par exemple (stable coin adossé à une monnaie fiat, comme cela peut être le cas, aussi avec le dollar).
En effet, si le Yuan devient trop puissant, il va concurrencer également l’euro et donc faire baisser sa valeur. Cela peut être facile et rapide, car les monnaies virtuelles sont programmables. On parle donc bien d’une arme géopolitique d’envergure qui permet aussi bien la liberté que le contrôle.
Les monnaies numériques proposées par les banques ne seront pas décentralisées comme peuvent l’être l’Ethereum ou encore le Bitcoin au sein de la blockchain. Par contre, les banques centrales veulent utiliser tout le reste du système.
Si les portefeuilles ne sont pas détenus pour l’instant par des particuliers, la création d’une telle monnaie sous-tend l’ouverture du marché aux ménages dans un futur plus ou moins proche. Ceux-ci, selon un sondage, avouent que le respect de la protection de la vie privée était un critère important. Or, avec des transactions 100% numériques, il sera facile pour les banques de savoir et de connaitre les mouvements d’argent effectués par leurs clients.
Il faut donc trouver un moyen pour que le niveau d’anonymat permette de retirer ou de mettre de l’argent digital, sans que les banques soient forcément au courant, ce qui peut se révéler une gageure technologique.
La Chine prévoit déjà de faire signer des contrats intelligents. Mais sera-ce assez pour convaincre les investisseurs étrangers si le niveau d’anonymat n’est pas suffisant ? Il faudrait mettre en place un cadre légal plus que solide, tant pour les investisseurs que pour les ménages. C’est sans doute ce qui va poser le plus gros problème au-delà de l’aspect programmable de la monnaie.