C’est la première fois qu’une loi vise à régenter les biens immobiliers à vendre ou à louer, en fonction de leur consommation énergétique. En tout cas, elle fait parler, aussi bien du côté des locataires, des acquéreurs, que des bailleurs et vendeurs. Ce que l’on ne sait pas forcément, c’est qu’elle aura un impact sur le prix des logements mis en location et ce, dès l’année prochaine.

Ce qu’il faut savoir sur la loi Climat

Lutter contre les passoires thermiques, telle pourrait être la phrase qui la définit le mieux, sans doute. Mais réduire la loi Climat et Résilience à cela ne serait pas lui rendre justice.

Pour les locataires et les acheteurs de biens immobiliers, avoir le DPE du logement qu’ils envisagent de louer ou d’acheter est bien entendu rassurant. Notamment à la location, il ne sera plus possible de proposer un bien qui serait jugé trop énergivore, c’est-à-dire ayant une étiquette égale ou supérieure à F. Les logements ne devraient pas dans l’idéal dépasser le D, même s’il faudra attendre 2025 pour cela. C’est donc le délai dont disposent les propriétaires pour agir.

Ce sont dans un premier temps ceux qui consomment le plus qui sont visés (Classe G). Les propriétaires, pour retrouver des locataires doivent se résoudre à effectuer des travaux de rénovation. C’est là où le bât blesse, car on se rend compte qu’ils ont finalement peu d’informations sur les travaux à faire. Certains, même ignorent qu’ils louent des logements difficiles à chauffer, selon une étude menée.

Loi Climat : ce que cela change pour les acteurs en place

Un logement énergivore suppose deux choses : un confort thermique difficile à atteindre, car il y a une sensation de froid et de courant d’air, le plus souvent et surtout, pour pallier à cette situation, (quelquefois en vain, d’ailleurs), les locataires mettent le chauffage à fond, avec des factures astronomiques à la clé.

La hausse quasiment constante de l’électricité et du gaz (voir nos comparateurs de prix du gaz et d’électricité) n’est jamais une bonne nouvelle pour celles et ceux qui sont confrontés à ce problème et qui n’ont quelquefois, pas d’autre choix que de rester dans ce logement, faute de mieux.

Dès le mois d’août 2022, il ne sera plus possible à un propriétaire de bien énergivore d’augmenter le montant de son loyer. C’est à cette même date que les logements les plus consommateurs d’énergie ; soit les logements classés de F à G ; ne pourront plus être reloués.

Les bailleurs et propriétaires qui souhaiteront, l’année prochaine, mettre leur bien en location ou en vente feront l’objet d’un audit énergétique obligatoire. Le DPE fait partie des éléments qu’un vendeur doit remettre au futur acquéreur de son bien, en plus d’autres bilans. Ce dernier a fait peau neuve en juillet dernier, en reprenant avec plus d’exactitude les caractéristiques énergétiques d’une maison ou d’un appartement.

Plus question, donc, de se baser uniquement sur des factures d’anciens occupants qui ne sont pas forcément représentatives, mais bien sur l’année de construction, le niveau d’isolation et les matériaux utilisés, la qualité des murs, l’état de la toiture etc…

Un nouveau critère pour les futurs acquéreurs de biens

Dans le secteur immobilier, une étude récente prouve que désormais, les futurs acheteurs sont sensibles au DPE. Un critère que les banques risquent de prendre en considération, pour le crédit immobilier à accorder.

Bien entendu, s’il existe déjà des aides pour aider les propriétaires (et les locataires) pour améliorer le niveau d’isolation de leur habitation (comme Ma Prime Rénov ou encore une aide de l’ANAH), le prêt hypothécaire « prêt avance mutation » qui existe depuis 2015 est remis sur le devant de la scène. C’est un emprunt garanti par l’Etat à hauteur de 75% qui permet de procéder à des travaux de rénovation.