Étranges mouvements dans l’actionnariat de la Deutsche Bank. Alors que l’Allemagne étudie la possibilité de renforcer les obligations d’information pour les investisseurs qui prennent des participations dans les entreprises du pays, à la suite de la récente acquisition par Unicredit d’une participation importante dans Commerzbank, un actionnaire unique de la Deutsche Bank vend, via Goldman Sachs, 16 millions d’actions de la première banque allemande au prix de 16,01 euros par action, juste en dessous du cours de clôture d’hier de 16,33 euros, d’après Bloomberg.

Un produit de plus de 250 millions d’euros

La vente devrait permettre de lever environ 256 millions d’euros, soit moins de 1 % des actions en circulation de la Deutsche Bank. On ne sait pas qui est à l’origine de la vente des actions de la plus grande banque allemande. La Deutsche Bank et Goldman Sachs se sont refusées à tout commentaire. Il est vrai que l’action a augmenté de 11,7 % au cours du mois dernier et de plus de 30 % cette année, et que le moment est donc bien choisi pour prendre des bénéfices, mais il est surprenant que cette décision intervienne à un moment où Berlin se prépare à exercer une pression sur les acquisitions.

La Deutsche Bank dans la bataille pour la Commerzbank ?

Le directeur financier de la Deutsche Bank a récemment exclu toute implication du géant allemand dans la bataille d’Unicredit pour l’acquisition de la Commerzbank, après qu’il a été rapporté que Morgan Stanley avait été engagé comme conseiller stratégique sur le dossier. Ce ne serait pas la première fois. Les deux banques allemandes avaient déjà étudié une éventuelle fusion, abandonnée par la suite en raison du nombre élevé de licenciements qu’elle aurait entraînés.

Et en tout état de cause, la Deutsche Bank pourrait s’intéresser à sa rivale une fois les objectifs du business plan atteints, en 2026, afin d’avoir achevé la relance d’un point de vue capitalistique et de pouvoir réfléchir à une éventuelle intégration.

En fait, cette opération fait suite à une série de ventes d’actions d’entreprises européennes par des actionnaires cherchant à profiter des prix élevés avant l’élection présidentielle américaine et la saison des bénéfices, avec près de 11 milliards de dollars de transactions réalisées depuis le début du mois de septembre, selon des données compilées par Bloomberg. Parmi ces opérations figurent des ventes d’autres valeurs bancaires : Commerzbank, National Bank of Greece et Santander Bank Polska.