Première perte trimestrielle en quatre ans pour la Deutsche Bank. Le ralentissement des activités de trading et des provisions de 1,3 milliard d’euros pour le litige juridique prolongé concernant la division Postbank en sont les principaux facteurs. La perte nette attribuable aux actionnaires s’est élevée à 143 millions d’euros au deuxième trimestre 2024, contre un bénéfice de 763 millions d’euros l’année précédente. Toutefois, ce résultat est légèrement supérieur aux estimations des analystes qui tablaient sur une perte de 280 millions d’euros.

La banque a commencé à acquérir Postbank pendant la crise financière mondiale de 2008. Elle souhaitait renforcer sa présence en Allemagne après des années d’expansion internationale rapide. Au lieu de cela, Postbank s’est transformée en une source de plaintes de consommateurs, de contrôles réglementaires, de conflits du travail et de procès longs et coûteux. Selon l’accusation, la Deutsche Bank aurait payé trop peu pour l’achat de Postbank. La banque allemande a maintes fois contesté cette affirmation, mais elle a décidé, à la surprise générale, de provisionner 1,3 milliard d’euros pour les poursuites judiciaires.

Un revers pour l’institution allemande dirigée par le PDG Christian Sewing, qui a également revu à la hausse son estimation des provisions pour pertes sur prêts pour l’ensemble de l’exercice, tandis que le directeur financier a déclaré à Bloomberg TV qu’il ne procéderait pas à un second rachat cette année. Toutefois, M. Sewing a rassuré les actionnaires en affirmant que « la banque est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs pour 2025 et ses engagements en matière de distribution aux actionnaires ».

8 milliards d’euros pour les actionnaires

M. Sewing a donc réitéré son engagement à moyen terme de rendre 8 milliards d’euros aux actionnaires après des années de rendements modestes et a promis d’améliorer la rentabilité et d’augmenter les revenus à 30 milliards d’euros cette année, les revenus de commissions compensant les revenus plus faibles des prêts.

Pour atteindre ses objectifs de 2025, la banque cherche également à réduire les coûts, mais les analystes sont sceptiques, notamment parce que, entre-temps, les régulateurs ont averti que 2024 sera moins rose du côté des bénéfices pour les banques allemandes en raison de la crise du logement et des prêts en défaut de paiement.

Ventilation des résultats trimestriels

Pour en revenir au rapport trimestriel, les revenus totaux de la Deutsche Bank ont augmenté de 2 % pour atteindre 7,6 milliards, les commissions ayant bondi de 12 % pour atteindre 2,6 milliards, soit le deuxième trimestre consécutif de croissance à deux chiffres, tandis que les revenus nets d’intérêts sont restés stables d’une année sur l’autre. Sewing a développé ses activités de conseil en achetant Numis Corp. en 2023 afin d’augmenter ses revenus de commissions.

Les revenus de la gestion d’actifs, qui ont augmenté de 7 %, ont compensé une partie de la baisse des prêts et du négoce (-3 %). La banque d’investissement a généré 2,6 milliards d’euros (+10 %). La solidité des fonds propres de la banque a été confirmée par l’amélioration du ratio Cet1, qui est passé de 13,4 % à 13,5 %. Les provisions pour pertes sur prêts s’élèvent à 476 millions et le coefficient d’exploitation à 78 %, soit 69 % après déduction des provisions pour litiges avec la Postbank, contre 73 % pour la même période de l’année précédente.

Le cours de l’action en bourse

À la Bourse de Francfort, le cours de l’action de la Deutsche Bank a baissé de 7,47 %, à 14,51 euros, mais a gagné 52 % en un an (capitalisation boursière de 31,2 milliards d’euros).