Diverses données et événements ont caractérisé l’économie mondiale ces derniers jours. Dans un contexte où la croissance ralentit, où l’inflation reste particulièrement observée avec des risques de hausse, où les guerres et les tensions géopolitiques dessinent un scénario très incertain pour l’avenir proche, les événements d’importance économique sont suivis de près. Des États-Unis au Japon, en passant par l’Europe et les marchés émergents, les données macroéconomiques continuent de dessiner une situation économique mondiale entre reprise et crise.

1. Où vont les États-Unis ?

Le monde du travail sous la loupe aux États-Unis. Les effectifs ont augmenté de 199 000 le mois dernier. Ces données solides permettent de se concentrer sur les chiffres de l’inflation de la semaine prochaine, alors que les responsables de la Fed évaluent la durée du maintien des taux d’intérêt à 5,5 %.

Le moral des consommateurs, quant à lui, s’est nettement redressé début décembre, dépassant toutes les prévisions, alors que les ménages ont revu à la baisse leurs prévisions d’inflation pour l’année à venir, du jamais vu depuis 22 ans. Les consommateurs voient les prix augmenter à un rythme annuel de 3,1 % au cours de l’année 2024, le niveau le plus bas depuis mars 2021. La baisse de 1,4 point de pourcentage par rapport au mois précédent est la plus importante depuis octobre 2001.

2. L’Europe en crise

Les données de la semaine ne sont pas de bon augure pour l’Europe. La production industrielle en Allemagne et en Italie a chuté au début du dernier trimestre de l’année, après que la France et l’Espagne ont rapporté des résultats similaires, indiquant une possible récession dans la région.

3. Le Japon en équilibre

L’économie japonaise s’est contractée au rythme le plus rapide depuis l’apogée de la pandémie, un résultat qui complique la politique de la Banque du Japon alors que les spéculations se multiplient sur le fait qu’elle s’approche de l’abolition du dernier régime de taux négatifs au monde.

Le produit intérieur brut s’est contracté de 2,9 % au cours des trois mois précédant septembre par rapport au trimestre précédent.

Les investisseurs japonais sont dans le collimateur des économistes mondiaux. Ils ont acheté des biens immobiliers à l’étranger au cours des deux dernières décennies, au milieu de la crise immobilière mondiale et de la chute du yen à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Ces achats, effectués avec des liquidités et dans la seule économie développée ayant accès à des taux d’emprunt très bas, soulagent quelque peu le marché, alors que la hausse du nombre de bureaux vacants et des taux d’intérêt éloigne les autres acheteurs.

4. Le commerce en danger ?

Le canal de Panama, qui a révolutionné le commerce mondial, est bloqué par la sécheresse. La nouvelle n’est pas de second ordre. L’interruption simultanée de Suez, les deux corridors vitaux pour le passage des marchandises, menace les chaînes d’approvisionnement mondiales à l’approche de Noël. Les expéditeurs du monde entier doivent maintenant trouver des solutions alternatives. Chaque option entraîne des coûts supplémentaires, à un moment où les gouvernements du monde entier s’efforcent de maîtriser l’inflation.

Comme le souligne le Financial Times, selon le groupe d’analyse commerciale MDS Transmodal, plus de la moitié des expéditions de conteneurs en volume prévues pour relier l’Asie et l’Amérique du Nord devraient passer par le canal de Panama ou de Suez au cours du troisième trimestre de cette année.

5. Bonnes nouvelles pour l’inflation

La hausse des prix dans les pays de l’OCDE s’est ralentie en octobre pour atteindre son niveau le plus faible depuis deux ans, signe que les économies avancées sont en train de surmonter la pire crise inflationniste qu’elles aient connue depuis des décennies.

Le chiffre global pour le club des 38 membres, qui comprend toutes les économies du Groupe des Sept, est passé de 6,2 % à 5,6 %, les pressions sur les coûts alimentaires s’étant rapidement atténuées et les prix de l’énergie ayant baissé dans la plupart des pays.