Qui sont les gagnants de l’emploi en septembre 2021 ?
Les chiffres sont, soit, encourageants. Mais n’est-ce pas un écran de fumée ? Plus 0,5%, puis 1,2% : l’augmentation des embauches nous ramène presque aux chiffres que l’on pouvait trouver fin 2019, soit avant la crise sanitaire. Nous sommes (seulement) à 1,5% en moins, ce qui peut sembler inespéré.
Pourtant, le Président du MEDEF, il y a quelques semaines tempérait ce bel optimisme en rappelant que fin 2019 justement, nous étions à plus de 8% de chômage en France, ce qui est énorme. De plus, il pointait du doigt des difficultés ; plus importantes, dorénavant que la crise elle-même : celle de certains employeurs à recruter. Les chiffres semblant lui donner tort, il est important de les remettre en perspective.
Ce sont les cadres qui sont le plus embauchés depuis mars, selon l’APEC, avec un niveau record d’annonces d’offres d’emploi sur son site. Ces derniers, pendant la crise ont éprouvé le besoin de changer d’horizon et n’hésitent plus à quitter leur entreprise pour aller ailleurs, considérant cette volonté comme une opportunité à saisir. L’ombre du licenciement ne s’étant pas encore dissipée pour autant, si cela est vrai pour 51% des personnes interrogées, 23% d’entre elles n’osent pas sauter le pas et privilégient la sécurité.
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La situation par secteur d’activité
En 2020, de nombreux secteurs ont été touchés, dont le secteur tertiaire non marchand. Après une très longue période de flottement, l’activité est au beau fixe. Le BTP et la construction ; ne perd pas non plus son allant et est toujours en pleine expansion. Pourtant, les employeurs peinent à trouver des candidats, ce qui confirme les propos du Président du MEDEF.
Dans l’hôtellerie restauration, la situation reste tendue malgré la réouverture des établissements, avec le durcissement des conditions d’accès. Dans ce secteur également, les candidats ne se bousculent pas. Deux explications possibles sont à avancer ; comme le disait également Geoffroy Roux de Bézieux.
Les conditions actuelles des allocations chômage, selon lui, ne sont pas adaptées et n’obligent pas les personnes concernées à devoir se remettre à la recherche d’un emploi rapidement. La réforme devrait aller dans son sens.
Peut-on penser aussi que les salariés ont été quelque peu traumatisés par la crise ; se retrouvant ainsi, du jour au lendemain, privés de leur emploi, devant se battre pour trouver des aides financières ? Beaucoup de salariés se sont reconvertis ou envisagent encore de le faire ; ce qui renforce cette hypothèse. Pour autant, les conseillers de Pôle Emploi restent confiants, pensant qu’il est important de rendre l’emploi plus attractif et de mieux cibler les attentes des professionnels, pour y apporter une réponse satisfaisante.