De nombreux secteurs en tension : les entreprises réagissent
Les secteurs en tension sont nombreux en France et les entreprises peinent à recruter. Elles pâtissent parfois d’une mauvaise réputation qui n’incite pas les candidats à postuler : travail trop fatigant, à l’extérieur, mal payé, horaires décalés… Pourtant, alors que le carnet de commandes est plein, il s’agit pour les employeurs de trouver des candidats et donc, de futurs salariés car l’avenir de l’entreprise est en jeu.
Celles qui n’oseront pas ou de voudront pas le changement seront amenées à mettre la clé sous la porte pourrait-on penser quand on lit que les français ne veulent plus du monde du travail d’avant ; entendez : avant la crise du Covid-19. C’est pour cette raison que des usines parfois centenaires ; dont les bâtiments sont restés inchangés ; évoluent pour plaire au plus grand nombre, quitte à dépenser des fortunes pour cela.
Cas concret
Lors d’un agrandissement, par exemple, une entreprise de métallurgie du Jura a décidé de créer différents espaces, à l’attention des salariés présents, mais aussi futurs. Car, oui, il faut éviter également le turn-over et l’abandon de poste.
Salle de sport, espace dédié à la détente, mais aussi endroit où les salariés vont pouvoir suivre des formations dans le but de pouvoir se réorienter notamment, sans devoir se déplacer sont au rendez-vous. Le patron espère ainsi attirer avec ce nouveau local et ces aménagements une centaine de personnes. Elles ne seront pas de trop pour répondre aux différentes commandes émanant du secteur du luxe.
Pourtant, si les salaires sont bons, l’usine pâtit, elle, d’un dynamisme démographique peu développé ; ce qui n’attire pas les candidats. Le SMIC revalorisé de 3%, l’accord d’intéressement généreux puisqu’il dépassait les 4 000 euros l’année dernière ou encore des horaires souples n’arrivaient pas à convaincre. L’entreprise espère avec ces nouvelles installations attirer les personnes.
Entreprises qui évoluent : sera-ce suffisant en 2023 ?
Les efforts sont là. Pourtant, est-ce suffisant pour convaincre ? Le site Talent.com a annoncé les résultats d’une étude prouvant que cela risque de ne pas être aussi simple. Si le monde du travail a changé, c’est parce que les français aussi. La crise du Covid-19 et les confinements ont été un électrochoc pour beaucoup, avec des effets durables. En effet, 44% des salariés affirment que cette année, ils seront moins disposés à s’investir dans leurs missions professionnelles.
Alors que l’on a beaucoup parlé de grande démission il y a quelques mois, puis d’abandons de poste, c’est la démission silencieuse qui semble prendre le pas cette année puisque beaucoup d’entre eux souhaitent même s’en tenir au strict minimum, afin de pouvoir toucher leur salaire. Néanmoins, il faut relativiser car le travail (n’est-ce pas d’ailleurs ce qui fâche ?) reste une source de préoccupation : les français craignent, surtout maintenant alors que l’on traverse une autre crise ; inflationniste cette fois ; marquée aussi par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, de perdre leur emploi et donc la source de leurs revenus.
Est-ce que les français ne veulent plus travailler ? Cette explication serait trop simpliste. Ils souhaitent éviter le surmenage car beaucoup se sont rendu compte pendant les confinements et le fait d’avoir du temps pour eux qu’ils s’en rapprochaient dangereusement. Pour combattre cela, ils entendent en 2023 s’aménager de vraies pauses pendant la journée mais aussi arrêter de manger sur le pouce le midi.
L’inflation galopante les pousse également à devenir plus ambitieux et oser demander une augmentation de salaire en 2023. Les raisons sont plurielles : épargner dans le but de contrer les effets de la hausse des taux, afin de devenir propriétaires, mettre de l’argent de côté pour leurs enfants ou encore pouvoir profiter de la vie.