Est-ce que les français veulent démissionner ?
Un travail vain. Un rythme de plus en plus soutenu. Des horaires qui empêchent de profiter de la famille et surtout des enfants. Pas assez de temps libre. Une activité qui ne plait plus ou qui n’a jamais plu. Une obligation, seulement pour payer les factures. Une pénibilité quelquefois peu reconnue qui induit des douleurs chroniques. Pour beaucoup de français, se lever tous les matins pour se rendre au travail n’est pas une sinécure.
Indeed ; un des leaders des annonces d’emplois en ligne ; a souhaité réaliser une étude en France, pour voir si ce sentiment était partagé par les salariés français. C’est bien le cas pour 35% des salariés. Mieux, 28% d’entre eux sont prêts à le faire sans pour autant avoir de certitude quant au fait de retrouver un emploi. Une situation tout à fait inédite alors que beaucoup ont été élevés en entendant « ne lâche jamais la proie pour l’ombre ». Ils révèlent même que cette décision pourrait ne pas être réfléchie et faire l’objet d’un coup de tête ; même si ce sont les plus jeunes qui font cette affirmation.
Pour les salariés plus âgés, démissionner ou signer une rupture conventionnelle avec son employeur est une possibilité qu’ils envisagent plus facilement qu’avant, mais qu’ils doivent mûrir, notamment parce qu’ils ont des enfants et des crédits en cours. Cela touche surtout les salariés de plus de 46 ans qui pensent certainement ; à raison sans doute ; qu’ils auraient plus de mal que les autres à retrouver un emploi ; cet âge étant jugé comme moins attractif sur le marché de l’emploi.
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La démission et les français : une nouvelle histoire d’amour
Le Covid-19 et les jours passés en confinement ont été des révélateurs, des facilitateurs de décision. Le marché du travail opère une mutation à 360°. Les employeurs ne sont plus les maitres du jeu et doivent mener de véritables opérations de séduction auprès des candidats sous peine de se retrouver devant des besoins auxquels ils ne peuvent pas répondre.
L’attractivité doit se voir bien sûr au niveau du salaire qu’il s’agit de proposer, mais pas uniquement. Les salariés veulent de bonnes conditions de travail, de la reconnaissance, la possibilité d’évoluer et le font savoir. La démission n’est donc plus un sujet d’angoisse, alors qu’elle l’était certainement avant 2020.
Autre nouveauté, cette démission n’est pas vue comme un épisode unique. L’étude demandait de réfléchir au nombre de fois où elle pourrait être envisagée au long de la vie professionnelle. 20% sont prêts à le faire jusqu’à trois fois au cours de leur vie. Quand on leur demande si ce type de raisonnement serait susceptible de plaire à des recruteurs, la réponse est sans appel.
Il est évident que cela contrarierait les employeurs. Pour autant, le public jeune et les CSP+ sont les publics qui pensent que ces derniers n’auraient qu’une solution : s’adapter à la situation, sans autre forme de procès. Une révolution est en marche, à n’en pas douter, dans le monde ultra conservateur du travail.