Pour autant, même si vous trouvez le bon établissement bancaire, après vous être heurté au taux d’endettement, au coût de l’assurance emprunteur, par là-même, votre dossier risque d’être bloqué par le taux d’usure. Qu’est-ce que c’est et pourquoi les banques émettent les premiers signaux d’alarme ?
Qu’est ce que le taux d’usure ?
Au départ, le taux d’usure est bénéfique pour le consommateur. C’est la Banque de France qui le détermine et il a été mis en place pour protéger les emprunteurs. En effet, comme les banques peuvent fixer le taux d’intérêt qu’elles souhaitent, cela peut amener à des dérives surtout quand les robinets de crédits sont fermés.
Les candidats à la propriété veulent tellement matérialiser leur rêve qu’ils sont parfois prêts à n’importe quoi ; situation dont peuvent profiter les banques, pour s’enrichir. Le taux d’usure est donc une sorte de taux plafonné qu’il n’est pas possible de dépasser. Pour le calculer, la Banque de France, quatre fois par an, prend les taux moyens pratiqués par toutes les banques qu’elle augmente d’un tiers.
Seul hic, le TAEG (donc le taux d’intérêt du prêt) prend en considération d’autres frais comme ceux de dossier ou encore les fameuses cotisations d’assurance emprunteur. Il existe donc un écart entre les éléments pris dans le calcul par la Banque de France et celui des banques de détail, selon ces dernières.
Ainsi, comme un crédit immobilier, en France, se fait sur une moyenne de 20 ans, le taux actuel d’usure que les banques doivent pratiquer est de 2,40% au maximum.
Pourquoi le taux d’usure met les banques en colère ?
Les taux d’intérêt remontent et ce, chaque mois, toujours un peu plus. Depuis janvier, ce taux a pris 5 points ce qui est énorme. Or, le taux d’usure n’étant modifié que 4 fois par an, on assiste à un réel décalage, selon les banques. Elles demandent donc un changement drastique, pour qu’il colle plus à la réalité du marché.
Deux pistes sont évoquées en cela par les établissements bancaires eux-mêmes. Déjà le fait que le taux d’usure soit révisé chaque mois, pour suivre la véritable évolution du marché. Cela pénaliserait moins les acquéreurs qui obtiennent parfois une réponse négative alors que leur dossier pourrait être accepté.
Autre possibilité : le fait de ne pas prendre en compte le calcul de l’assurance emprunteur dans le TAEG. Celui-ci peut peser lourd en fonction des dossiers. Reste encore à convaincre le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau qui appelle à la prudence en la matière car il ne voit pas d’urgence dans la situation. Celle-ci le deviendrait si l’on constatait un grand nombre d’évictions de dossiers de demande de crédit, ce qui n’est, selon lui, pas le cas.
Bruno Le Maire, lui, parle de pistes de réflexion qui sont engagées pour aider notamment les ménages les plus modestes ; afin qu’ils ne renoncent pas à leur projet d’achat. Pour le Gouverneur de La Banque de France, il ne faut pas oublier le but premier de la mise en place du taux d’usure, est de justement protéger ces mêmes ménages des taux ubuesques que pourraient proposer les banques. Qui a raison, en la matière ? C’est à vous de juger.