Pour dynamiser les performances générées par leur épargne, certains particuliers décident d’augmenter leur exposition aux placements boursiers à capital non garanti (actions, obligations…).

Or, de plus en plus d’experts privilégient un mode d’investissement low cost dont la popularité connaît une croissance fulgurante : les ETFs ou “fonds négocié en bourse”. Parmi eux, figurent de nombreux produits qui cherchent à répliquer l’indice phare de Wall-Street : le S&P500. Qu’est-ce qu’un ETF S&P 500, comment investir, pourquoi ? Nos réponses dans cet article.

ETF, qu’est-ce que c’est ?

Appelé encore tracker, un ETF est un type de fonds indiciel dont les parts s’échangent sur une place de marché, comme c’est par exemple le cas pour les actions classiques du CAC 40 (LVMH, Total Energies…).

Par des techniques de “réplication” diverses (synthétique ou physique), il s’agit donc d’un portefeuille de valeurs mobilières dont l’allocation est calquée trait pour trait sur un portefeuille-type appelé “indice”, qui permet à l’investisseur de s’exposer à une thématique/politique d’investissement spécifique.

Même si les techniques modernes sont de plus en plus pointilleuses, un ETF ne réplique jamais parfaitement son indice de référence (pour des raisons de frais mais pas que). On appelle cela le “tracking error” d’un fonds. Moins il est élevé, mieux c’est !

Quelques grands indices boursiers

Le CAC 40 est sans doute l’indice boursier le plus connu des français et regroupe – pour synthétiser – les 40 plus grandes capitalisations des sociétés dont le siège social est situé en France.

Mais parmi les grands indices mondiaux fréquemment utilisés par les experts de la finance de marché, nous pouvons également citer le Standard & Poor’s 500 (S&P 500). Ce dernier est composé des 500 plus grandes capitalisations du marché américain (80% de la capitalisation disponible couverte) et accueille des actions qui répondent à un certain nombre de critères minimaux (flottant à 50%, au moins 250 000 transactions par mois sur le dernier semestre glissant…).

Répartition du S&P 500 par secteur d’activité

Répartition du S&P 500 par secteur d’activité
Source : spglobal.com

Liste des premières valeurs du S&P 500

Source : spglobal.com

Parmi les grands indices des économies dites “développées” (même si cette terminologie est de plus en plus décriée), nous pourrions également citer le Dow Jones 30, l’Euro Stoxx 50 (zone euro) ou le Nikkei 225 (Japon). Pour des investissements plus exotiques, certains épargnants chercheront par exemple à s’exposer aux actions de certains pays asiatiques “émergents” avec l’indice indien Nifty 50 par exemple.

La différence entre un “Total Return Index” et un “Price Return index”

L’épargnant doit absolument savoir différencier…

  1. un indice dont les performances incluent le réinvestissement du total des dividendes perçus par le fonds pendant la durée de l’investissement (Total Return, souvent abrégé “TR”)…
  2. contre un indice qui ne prend pas en compte cette dimension (Price Return).

Voici, à titre comparatif la différence sur ces 5 dernières années entre les performances d’un seul S&P 500 “Price Return” contre un S&P 500 “Total Return”, le deuxième étant beaucoup plus fidèle à la performance réelle si l’on conserve un point de vue strictement financier.

performance S&P500

Si l’on en croit ces 2 graphiques tirés du site internet de la société en charge de la gestion de l’indice, la différence de performance sur 5 ans entre le Price Return et le Total Return est de 1,89 %.

ETF S&P 500

Vous nous suivez toujours ? Alors un petit check-up s’impose. En recollant tous les morceaux, un ETF S&P 500 TR est donc un fonds dont le portefeuille de valeurs cherche à répliquer le plus fidèlement possible l’indice américain après réinvestissement des dividendes.

Schématisons : si l’indice S&P 500 TR baisse entre 16h et 17h, alors que doit-il se passer ? En effet, votre produit ETF doit à peu près baisser en même proportion (après prise en compte du spread et de l’évolution du taux de change euro contre dollar si votre ETF est coté en euros) !

Pourquoi investir en ETF ?

Si les ETFs ont autant le vent en poupe, il est fondamental de revenir sur les raisons d’un tel succès.

Des frais réduits

Côté frais, on ne peut nier que les ETFs font souvent très très fort… Là où un OPCVM classique exige bien souvent des frais de gestion annuels de 1,5 à 2%, un ETF peut avoisiner les 0,10 à 0,50%. Cette différence peut sembler dérisoire. Mais rappelons qu’un investissement actions suppose un horizon d’investissement minimal plus ou moins long (minimum 3 à 5 ans). À long terme, ce qui n’est pas payé aux fonds peut donc engendrer un boost considérable sur la performance finale.

Une diversification instantanée et évolutive

Le processus d’achat d’un ETF est similaire à celui d’une action. Pourtant, il s’agit d’un produit qui permet la plupart du temps de bénéficier d’une diversification intrinsèque, ce qui améliore considérablement son profil rendement/risque.

Exemple : en achetant des parts d’un ETF S&P 500, l’épargnant achète une fraction des 500 plus grandes capitalisations en un claquement de doigts. L’épargnant profite donc des performances d’un portefeuille prêt-à-l’emploi dont la composition évolue automatiquement au gré des rééquilibrages réalisés par l’équipe de professionnels en charge de l’indice (et donc suivis par le fonds indiciel).

Avis de l’expert

On peut dire que les ETFs sont des produits particulièrement adaptés aux épargnants néophytes au profil de risque adéquat, puisqu’ils limitent les besoins de connaissance en gestion de portefeuille et en analyse de titres vifs actions (étude de valorisation, fondamentale etc.). Mais attention à l’apparente facilité et à la forte accessibilité : l’achat d’un ETF ne saurait en aucun cas être fait sur un coup de tête. L’investisseur a toujours à faire sa “due diligence” (vérifications) et doit s’assurer que l’ETF est bien géré par un acteur de confiance et qu’il correspond à son profil (tolérance au risque, objectifs…).

Le pouvoir de la gestion “passive”

Les indices boursiers sont fréquemment utilisés par de multiples fonds de gestion active comme “benchmark” (portefeuille ou indice de référence). La raison d’être de ces fonds (bien souvent de type “Organisme de Placement Collectif”, OPC) repose sur l’idée que des équipes de gestion compétentes peuvent parvenir à battre les performances de leur indice de référence en achetant et en vendant des titres régulièrement… notamment par le suivi de multiples stratégies (étude de valorisation, stratégie des entreprises, macroéconomie…) l

Problème : Sur le papier, les intentions sont bonnes. Malheureusement, les résultats le sont un peu moins. De nombreuses études (SPIVA…) ont été menées ces dernières années et aboutissent pour le moment au même résultat : si l’on en croit l’observation des performances passées, les gérants professionnels ont tendance à battre très rarement leur indice de référence.

De nombreux gérants de fonds OPCVM décident intentionnellement de choisir un benchmark qui exclut le réinvestissement des dividendes (Price Return) afin de le battre plus facilement et d’afficher des performances qui ont l’air d’être plus séduisantes… Ne vous y trompez pas : vérifiez toujours les performances d’un fonds OPCVM par rapport à son indice “Total Return” pour bénéficier d’une image plus fidèle à la réalité.

Comment accéder à un produit ETF S&P 500 ?

Types ETF

Les ETFs sont émis et gérés par des sociétés de gestion spécialisées. En France, on peut citer le produit ETF S&P 500 de la société de gestion Amundi, qui dispose d’un quasi-monopole (plus de 7 milliards d’encours sous gestion au moment où ces lignes sont écrites).

Avis de l’expert

À l’inverse des fonds de type OPCVM dont la demande de souscription (à la valeur liquidative) peut prendre quelques jours, les parts d’un ETF s’achètent directement en bourse. Il convient donc d’être particulièrement attentif au carnet d’ordre et au “spread”, c’est-à-dire à la différence entre le prix de vente le plus généreux et le prix d’achat le plus élevé. Il arrive parfois que le spread d’un ETF avoisine les 2%. Nous ne pouvons donc que suggérer au particulier d’opter dans la mesure du possible pour l’ETF qui dispose de la meilleure liquidité (taille de l’actif sous gestion du fonds…). Prudence !

Où loger mes parts d’ETF ?

Pour loger ses parts d’ETF, un épargnant français dispose d’un large éventail de choix : Compte Titres Ordinaire, PEA, et même assurance-vie chez certains assureurs un peu modernes…

ETF S&P 500 : un produit intéressant pour un portefeuille diversifié

La plupart des épargnants français sont confrontés à un biais aussi connu que préjudiciable : ils préfèrent investir dans leur pays d’origine (biais domestique). Si bien qu’ils sont nombreux à préférer construire un portefeuille d’ETF surpondéré CAC 40… Ce faisant, l’épargnant passe parfois à côté de la vitalité retentissante de l’économie américaine et de ses multiples opportunités. Il paraît donc essentiel de construire un portefeuille ETF assez diversifié, aussi bien sur le plan géographique que sectoriel !

Cet article n’est pas un conseil en investissement. Avant toute décision, nous vous recommandons d’étudier votre situation auprès d’un conseiller financier agréé !