La monnaie unique a un quart de siècle. Il y a 25 ans, le 1er janvier 1999, l’euro entrait en vigueur, alors que les premières pièces et les premiers billets seraient mis en circulation trois ans plus tard. C’est ce qu’a rappelé la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui, dans son discours de fin d’année, a dressé le bilan des 25 premières années de l’euro et a présenté quelques pistes pour l’avenir de l’Union européenne. Parmi eux, l’union bancaire et la transition écologique.

25 ans plus tard, l’euro est la monnaie de 20 pays

En 1999, l’euro a été immédiatement adopté par 11 pays, dont la France. Au cours des 25 années suivantes, la zone euro s’est élargie pour inclure, avec l’entrée de la Croatie le 1er janvier 2023, 20 pays.

Aujourd’hui (l’euro, ndlr) sert l’économie et facilite la vie de 350 millions de personnes“, a déclaré M. Metsola. “Après la Seconde Guerre mondiale, des dirigeants visionnaires ont compris que le seul moyen de garantir la paix sur notre continent était d’unir nos économies. Et une Europe unie aurait besoin, à terme, d’une monnaie unique pour tirer le meilleur parti des avantages économiques créés par ces dividendes de la paix. À la fin des années 1980, alors que l’Europe prenait de nouvelles mesures pour approfondir son marché unique, le rêve d’une monnaie unique est devenu un projet. Il y a 25 ans, le 1er janvier 1999, ce projet est devenu réalité. Aujourd’hui, l’euro est un élément indispensable de notre vie quotidienne, qui nous apporte simplicité, stabilité et souveraineté”.

La zone euro devrait encore s’étendre dans les années à venir : le gouvernement bulgare s’est fixé pour objectif d’introduire la monnaie unique dans le pays en 2025, tandis que la Roumanie pourrait le faire d’ici à 2026.

“Au fil des ans, d’énormes défis ont été relevés, notamment des questions sur l’avenir de l’euro lui-même”, a rappelé M. Metsola, qui a également mentionné dans son discours le MES, dont la réforme est bloquée par le non du parlement italien : “À chaque fois, nous avons trouvé les bonnes réponses. En réponse à la crise financière mondiale et à la crise de la dette souveraine, par exemple, nous avons mis en place des garde-fous tels que le système harmonisé de surveillance et de résolution des crises bancaires ou le Mécanisme européen de stabilité. Aujourd’hui, le soutien des citoyens de la zone euro à la monnaie unique est proche de niveaux records”.

L’avenir de l’Union européenne entre transition verte et union bancaire

Dans le discours de la présidente, il y a aussi eu des déclarations d’intention pour l’avenir. À commencer par l’engagement en faveur de la transition écologique, pour laquelle l’UE investira 620 milliards d’euros d’ici à 2030, et la voie vers l’union financière. L’objectif est de “construire une véritable union des marchés de capitaux […], de renforcer notre compétitivité et notre sécurité, par exemple en consolidant les structures existantes grâce à des règles fiscales renouvelées et à une union bancaire plus forte”. L’intention de poursuivre le projet de l’euro numérique a également été confirmée.

Enfin, M. Metsola a abordé la question d’un éventuel élargissement de l’Union européenne. Il y a actuellement huit pays candidats, dont l’Ukraine et la Moldavie, avec lesquels l’UE a ouvert des négociations d’adhésion formelles à la mi-décembre. Mais “l’élargissement pourrait nécessiter des changements dans l’organisation de l’UE”, a admis M. Metsola. Il fait référence aux règles de l’UE qui exigent, dans certains cas, que les États membres prennent leurs décisions à l’unanimité. Une règle établie lorsque la communauté européenne était beaucoup plus petite et qui risque de paralyser une UE à 27 États (ou plus). (reproduction confidentielle)