À titre d’exemple, l’Eurostoxx 600 a progressé de 1 % depuis le début de l’année et d’environ 7,4 % sur un an. Dans le même temps, le Nasdaq a fait un bond de 2,9 % et de 33,6 %, ce qui constitue une différence remarquable. Les trois facteurs qui pèsent le plus sur les valorisations des sociétés cotées du Vieux Continent, ajoute Citi, sont liés à la stabilité politique des pays concernés comme la France et l’Allemagne, à la croissance modérée des économies et par conséquent aux réductions de bénéfices attendues par les marchés financiers, à l’impasse en Chine et aux droits de douane attendus par le président élu Donald Trump.
Toutefois, souligne Citi, « nous pensons que le moment est venu pour les investisseurs de s’intéresser à nouveau à l’Europe. Le positionnement baissier a atteint des extrêmes, la dynamique négative des bénéfices s’est stabilisée et une toile de fond de réductions de taux et de croissance économique mondiale stable pourrait soutenir une nouvelle rotation vers les actions cycliques ».
Citi surpondère les actions européennes
Citi encourage la surpondération de l’Europe au quatrième trimestre 2024 et considère la région comme « la meilleure source de diversification par rapport au positionnement unidirectionnel du marché centré sur Wall Street ». Ainsi, Citi prévoit que l’indice Eurostoxx 600 atteindra 570 d’ici la fin de 2025, « soit une hausse attendue d’environ 10 % par rapport aux niveaux actuels ». Les bénéfices devraient être « tirés par une croissance solide des bénéfices par action de +5 % – mais inférieure au consensus – et par de légères améliorations des valorisations ».
Deutsche Bank : le grand écart de taux et de réductions entre la BCE et la FED
Les analystes de la Deutsche Bank soulignent également que l’écart de valorisation entre les actions américaines et européennes n’a jamais été aussi important et recommandent de surpondérer les actions. Les experts de la banque allemande soulignent à cet égard que la baisse des taux d’intérêt de 150 points de base prévue par la BCE en 2025, contre 50 points de base pour la FED (d’après la dernière réunion de décembre), constitue un soutien majeur pour les actions du Vieux Continent.
Cela a conduit à un différentiel de taux élevé entre le Trésor à 10 ans (+4,648%) et le Bund allemand (+2,467%). Selon les analystes, ce sont les petites capitalisations qui en profitent le plus aujourd’hui. A cet égard, la banque s’attend à ce que les bénéfices soient supérieurs à ceux des grandes capitalisations, même si les titres continueront à se négocier avec une décote.
Les plus fortes décotes
Selon Citi, les droits de douane restent la question clé pour l’Europe, mais il semble maintenant que Trump ait l’intention de les diversifier par secteur. Citi surveille de près la croissance économique, en privilégiant les valeurs cycliques. Elle prévient que les marchés pourraient continuer à être volatils dans les mois à venir. D’une manière générale, une augmentation de 10 % des droits de douane américains appliqués aux biens produits en Europe implique une baisse de -1/2 % du bénéfice par action.
En termes de ratio cours/bénéfice, contre une moyenne européenne de 14, les deux extrêmes sont représentés d’une part par le secteur automobile (environ 7 fois), au même niveau que les banques. Les secteurs de l’énergie (environ 8 fois), des valeurs de rendement (9 fois) et de l’assurance (10 fois) sont légèrement mieux valorisés. À l’opposé, le secteur technologique est en tête des multiples européens (25), suivi de près par le secteur du luxe (environ 23 fois).
Si nous examinons ensuite les décotes, la moyenne entre l’Europe et les États-Unis est de 40 %, la plus petite distance étant représentée par la technologie (-42 %) et les banques (-45 %), des décotes plus importantes apparaissent avec l’énergie (-48 %) et l’alimentation et la vente au détail (-60 %).