La zone euro fait état d’un regain d’activité en juillet, mais avec au moins deux facteurs de risque pour la reprise. Quels sont-ils et quelles sont les perspectives pour l’économie européenne ? En juillet, l’activité commerciale a progressé à son rythme mensuel le plus rapide depuis plus de deux décennies.
L’assouplissement de nouvelles restrictions a donné un coup de fouet aux services en Europe, mais les craintes d’une nouvelle vague Delta ont entamé la confiance des entreprises, selon une enquête. Le boom de la croissance est là, mais il est encore assombri par des menaces inquiétantes. Les mêmes menaces, d’ailleurs, invoquées par Lagarde lors de sa conférence de presse du 22 juillet. Que doit craindre la zone euro pour sa reprise économique ?
L’essor de l’activité en Europe : les données
La bonne nouvelle pour la région de la monnaie unique est que les entreprises de la zone euro ont enregistré la plus forte progression de leur activité depuis plus de vingt ans. Cela renforce les espoirs des économistes d’un rebond rapide cet été, malgré la sortie du variant Delta.
L‘indice composite flash des directeurs d’achat d’IHS Markit, basé sur une enquête auprès des entreprises de la zone euro, est passé de 59,5 en juin à 60,6 en juillet. Un score supérieur à 50 indique que la majorité des entreprises ont signalé une expansion de l’activité par rapport au mois précédent.
Il s’agit du plus haut indice PMI de la zone euro depuis juillet 2000 et il a dépassé de peu les attentes des économistes interrogés par Reuters, qui avaient prévu un indice de 60. Les commandes des entreprises de la zone euro ont augmenté au rythme le plus rapide depuis 21 ans.
Toutefois, une analyse approfondie a également mis en évidence les signes de faiblesse qui prévalent encore sur le vieux continent. En fait, le bond d’activité s’est produit principalement dans les services, qui s’ouvrent enfin à nouveau. Les entreprises manufacturières, quant à elles, ont souffert, avec des goulots d’étranglement dans les livraisons et des problèmes de chaîne d’approvisionnement. Et puis il y a la variante Delta, désormais très répandue.
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Les risques pour la reprise de l’Europe
L’enquête sur la zone euro a révélé des signes précurseurs d’un possible essoufflement de la reprise économique. Les prévisions des entreprises pour l’année à venir sont tombées à leur plus bas niveau depuis cinq mois, après avoir atteint un niveau record en juin.
Ricardo Amaro, économiste principal à Oxford Economics, a déclaré que les “nouveaux vents contraires liés au virus ont entraîné une détérioration de l’équilibre des risques“. De nombreuses entreprises européennes sont aux prises avec des pénuries persistantes de matériaux tels que les semi-conducteurs et l’acier, ce qui entraîne une hausse des prix de vente des biens et des services.
L’indice PMI de l’industrie manufacturière de la zone euro est tombé à 62,6, son plus bas niveau depuis quatre mois, restant à un niveau historiquement élevé et indiquant une expansion continue de l’activité, mais montrant de nouveaux signes d’être affecté par les goulets d’étranglement de l’offre et l’allongement des délais.
Et puis il y a le sombre scénario de la contagion croissante, le variant Delta s’étendant partout et menaçant de nouvelles restrictions. Mme Lagarde a également mis en évidence ces deux risques : la pandémie et la pénurie d’approvisionnement. Avec le spectre de l’inflation qui rôde toujours.