Cette affaire a déclenché un mouvement de protestation en Chine, des dizaines de manifestants en colère réclamant le paiement des produits d’investissement de la société. Une crise dont beaucoup craignent qu’elle ne devienne systémique et n’infecte les marchés financiers du monde entier, provoquant un nouvel effet Lehman Brothers qui avait déclenché une crise économique majeure aux États-Unis. Sommes-nous vraiment dans une situation similaire à celle de 2008, lorsque la plus grande faillite bancaire de l’histoire s’est produite ? Peut-on vraiment parler d’une nouvelle crise mondiale ?
Evergrande demande une restructuration de la dette aux États-Unis
Evergrande, l’ancien deuxième géant chinois de l’immobilier en termes de chiffre d’affaires, a annoncé qu’il s’était placé sous la protection de la loi sur les faillites aux États-Unis, en vertu du chapitre 15, auprès d’un tribunal de New York. Ce chapitre permet aux créanciers étrangers de participer aux procédures de faillite déclarées aux États-Unis. Evergrande serait en train de restructurer ses dettes aux îles Caïmans et à Hong Kong. Il ne s’agit pas d’un dépôt de bilan à proprement parler, car le géant chinois n’a pas déclaré sa faillite, mais d’une simple restructuration de ses dettes à l’étranger.
Evergrande aurait accumulé des dettes de 340 milliards de dollars à la fin de l’année dernière, soit environ 2 % du PIB de la Chine. Selon un document déposé en bourse le mois dernier, il a perdu 81 milliards de capital en 2021 et 2022. En janvier 2022, le groupe a annoncé un plan de restructuration et a suspendu la cotation de ses actions. Des négociations avec les créanciers devraient avoir lieu ce mois-ci à Hong Kong.
Les entreprises chinoises en difficulté
Mais le cas d’Evergrande n’est pas isolé car plusieurs entreprises chinoises ont des difficultés à payer leurs créanciers. C’est le cas de Zhongrong International Trust, qui serait en défaut de paiement d’intérêts et de capital pour un montant total de 14 millions de dollars à trois entreprises chinoises cotées en bourse. La société vend des produits financiers, en particulier à des sociétés immobilières qui ont besoin de financer leurs investissements dans la construction. L’année dernière, elle gérait un portefeuille de 108 milliards de dollars.
Ces défaillances vont de pair avec les chiffres de l’économie chinoise, qui ne sont pas encourageants. L’objectif d’une croissance de 5 % du PIB est loin d’être atteint, les chiffres de la production industrielle, des exportations, du chômage et des prix de l’immobilier sont en baisse.
Risque d’une nouvelle crise mondiale ?
Les difficultés de la Chine risquent-elles de contaminer l’économie mondiale et de déclencher une nouvelle crise mondiale comme celle de 2008 après la faillite du géant bancaire Lehman Brothers ? Les analystes sont inquiets et observent très attentivement ce qui se passe à l’Est. Il est certain qu’il pourrait y avoir un impact économique et que les investisseurs pourraient avoir moins confiance. Mais les analystes estiment que le risque de contagion pour les banques mondiales reste négligeable, même dans un scénario de stress élevé dû à l’insolvabilité de plusieurs entreprises chinoises.