Le taux d’endettement reste inchangé
De 33%, il avait été augmenté à 35% : est-ce que les préconisations du HCSF ont changé la donne en la matière ? Non. Il a été conseillé aux banques de s’en tenir à ce pourcentage et ce, afin de protéger les ménages des difficultés financières. Le taux d’endettement correspond au montant total des dépenses (charges fixes dont crédits déjà en cours). Il faut donc comprendre qu’au-delà de 35%, il n’est toujours pas possible d’obtenir un crédit immobilier.
Concrètement ; comme pour la durée d’emprunt dont nous allons parler après ; les banques peuvent faire des exceptions concernant 20% des dossiers dans des situations très particulières, si elles pensent qu’un taux d’intérêt un peu supérieur ne viendrait pas mettre en péril la gestion du budget mensuel, après l’accord de prêt.
Quid de la durée maximale d’emprunt ?
Généralement, en France, on emprunte sur 20 ans, ce qui permet d’obtenir des mensualités moins élevées. Les prêts très longs (30 ans) n’existent quasiment plus, mais les établissements bancaires peuvent aller jusqu’à 25 ans quand ils jugent le dossier de bonne facture et surtout quand les garanties sont prises pour assurer le bon remboursement du crédit immobilier. La nouveauté depuis lundi, grâce au HCSF est qu’il sera possible pour certains emprunteurs de prétendre à un prêt allant jusqu’à 27 ans. Mais il y a une condition à cela : acheter un bien nécessitant des travaux car ces derniers doivent représenter à minima 10% du montant de l’opération.
En ce qui concerne les prêts relais ; cette opération qui vise à se faire prêter de l’argent par la banque, avant d’avoir vendu son bien pour en acquérir un autre, son montant ne peut pas excéder 80% de la valeur du bien vendu. En effet pour compenser le risque, les banques ne prêtent jamais à hauteur de l’estimation donnée conjointement par un agent immobilier et une personne travaillant dans un office notarial, mais en général à 70% de cette estimation. La charge d’intérêt liée à ce type de prêt peut être également exclue, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Vers un réexamen des dossiers refusés : une bonne nouvelle pour ceux qui veulent devenir propriétaires. 60%, c’est le pourcentage de dossiers qui seraient actuellement refusés par les banques. Il est évident que peu de français passent à travers des mailles du filet, surtout les primo-accédants. Ce qui était auparavant considéré comme un bon dossier ne l’est plus forcément désormais.
Cela pourrait peut-être changer, car le HCSF préconise de mettre en place un deuxième examen de ces dossiers. C’est à la personne qui demande le crédit immobilier, d’en faire la demande auprès de la banque et cela se ferait « au cas par cas » a précisé le gouverneur de la Banque de France. Cette possibilité de pouvoir faire examiner une seconde fois son dossier de demande de prêt immobilier entrerait en vigueur à partir de février. Patience donc, pour ceux qui espèrent avoir une réponse positive.
Aligner les taux d’intérêts sur les prix de l’immobilier
La production des crédits immobiliers est passée sous les 10 milliards d’euros par mois. Bien entendu, les taux haussiers n’incitent plus certaines personnes à demander un crédit pour acheter leur future maison ou leur appartement. Dans le même temps, même si la baisse des prix de l’immobilier tend à s’amorcer, elle ne rivalise pas avec cette hausse. Le marché est donc déséquilibré.
François Villeroy de Galhau souhaiterait donc que les crédits s’alignent sur les prix à partir de maintenant ; une décision qui ne fait pas l’unanimité car les réseaux bancaires ne seraient pas en capacité de suivre cette ligne de conduite a commenté la directrice générale du réseau courtier CAFPI Caroline Arnould. Pour d’autres changements et évolutions en matière de crédit immobilier, il faut désormais attendre le trimestre prochain…