La FED réduit ses taux directeurs de 0,5 %, les ramenant dans la fourchette 4,75-5 %. Selon les attentes médianes des banquiers centraux américains, les réductions se poursuivront également en 2025 (de 100 points de base) et en 2026 (de 50 points de base supplémentaires). Les taux tomberont donc à 4,4 % en 2024 (au lieu des 5,1 % indiqués en juin), à 3,4 % en 2025 et à 2,9 % en 2026.

Dans ses projections économiques, la FED a abaissé son estimation de croissance pour cette année (de 2,1 % à 2 %) et relevé son estimation du taux de chômage (de 4 % à 4,4 %) en raison de la détérioration du marché du travail. L’inflation américaine devrait atteindre 2,3 % cette année (contre 2,6 % en juin) et 2,1 % l’année prochaine (contre 2,3 %).

Les mots de Powell

La FED est devenue « plus confiante dans le fait que l’inflation se rapproche durablement de 2 % » et estime que « les risques pour la réalisation des objectifs en matière d’emploi et d’inflation sont à peu près équilibrés ». Jerome Powell, président de la FED, a précisé que la réduction de 50 points de base ne constitue pas « le nouveau rythme » de l’assouplissement. Au contraire, le banquier central a confirmé que les décisions seront prises « réunion par réunion » et que la FED est prête à accélérer, freiner ou mettre en pause les réductions, en fonction des données économiques.

M. Powell a ajouté que le « recalibrage » de la politique monétaire avait commencé dans le but de préserver la vigueur de l’économie américaine. Entre-temps, a-t-il ajouté, la baisse de l’inflation se poursuivra, car les taux restent restrictifs.

Début du cycle de baisses

La banque centrale américaine a relevé ses taux à onze reprises entre mars 2022 et juillet 2023. Depuis lors, les fed funds sont restés inchangés, à leur plus haut niveau depuis 23 ans. L’inflation aux États-Unis a atteint un pic de 9,1 % (selon l’indice des prix à la consommation) en juin 2022, mais est revenue à 2,5 % en août. Jusqu’à présent, la FED a réussi à réduire l’inflation sans provoquer de récession. L’économie américaine a bien résisté, mieux que l’économie européenne, en partie grâce à une forte impulsion gouvernementale. Mais les dernières données ont montré une faiblesse croissante du marché du travail.

C’est précisément l’évolution de l’emploi qui a effrayé les marchés au début du mois d’août. Les craintes d’un effondrement vertical de l’économie se sont depuis apaisées, mais Jerome Powell, le président de la FED, veut éviter de voir l’atterrissage en douceur s’évanouir. Les questions monétaires se sont alors mêlées aux questions politiques. La réunion d’hier était la dernière avant les élections présidentielles de novembre. Donald Trump a longtemps exhorté la FED à ne pas baisser ses taux, revendiquant également le pouvoir de l’administration américaine d’intervenir dans les décisions de la banque centrale.