Une expérience de fusion nucléaire menée au Royaume-Uni pourrait ouvrir de nouvelles voies pour l’avenir. Ces derniers mois, on a beaucoup parlé du rôle de l’énergie nucléaire dans la transition énergétique, un sujet qui suscite toujours un débat animé parmi les politiciens et le public. L’imagination collective au sujet de l’énergie nucléaire reste bloquée sur les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, ainsi que sur le problème de l’élimination des déchets radioactifs.
Jusqu’à présent, l’énergie des centrales nucléaires était obtenue par la fission, le processus par lequel les atomes d’uranium 235 se divisent. Cependant, il existe un autre processus par lequel l’énergie peut être obtenue à partir de l’atome, d’une manière plus sûre et plus durable pour l’environnement : la fusion nucléaire, sur laquelle de nombreuses équipes de recherche européennes et internationales concentrent leurs efforts.
La fusion nucléaire : comment ça marche ?
La fusion nucléaire est la réaction chimique dans laquelle les noyaux de deux ou plusieurs atomes fusionnent pour former le noyau d’un élément chimique. Pour que les deux noyaux ne soient pas soumis à une répulsion électromagnétique, une grande quantité d’énergie doit être fournie. La fusion atomique peut être de deux types :
- exothermique : elle émet de l’énergie, car le noyau résultant a une masse inférieure à la somme des masses des noyaux des éléments qui réagissent ;
- endothermique : au contraire, la fusion de ce type implique l’absorption d’énergie, puisque le noyau résultant a une masse supérieure à la somme des masses des noyaux des éléments qui réagissent.
La fusion utilise le deutérium et le tritium, deux isotopes de l’hydrogène, qui peuvent être obtenus par électrolyse, un processus qui divise les molécules d’eau. La fusion atomique a lieu en permanence à l’intérieur des étoiles, et c’est grâce à elle que les corps célestes peuvent émettre de la lumière et éviter la compression causée par leur propre force gravitationnelle.
La fusion atomique présente plusieurs avantages : tout d’abord, la quantité d’énergie produite est plus importante que dans les centrales nucléaires traditionnelles. La matière première utilisée est 100 % renouvelable, l’hydrogène étant présent en quantité illimitée sous forme d’eau. En outre, le processus de fusion ne produit pas les déchets radioactifs associés à la fission, qui peuvent contaminer les écosystèmes et provoquer des néoplasmes malins.
En conclusion, la fusion nucléaire peut constituer une alternative véritablement sûre et écologiquement durable à l’énergie nucléaire produite à partir de l’uranium, qui, comme nous l’avons déjà mentionné, n’est pas illimitée. Cependant, les températures élevées atteintes lors de la fusion nécessitent un équipement de confinement approprié. Les réacteurs de fusion atomique en sont encore au stade expérimental.
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Expérience JET : résultats et perspectives d’avenir
Comme l’ont rapporté des sources internationales, une expérience marquant une avancée majeure dans l’expérimentation des technologies de fusion atomique a eu lieu dans l’installation britannique Joint European Torusha (ou simplement “JET”).
En seulement cinq secondes, les scientifiques du consortium Eurofusion ont pu obtenir 59 mégajoules d’énergie à partir de la fusion nucléaire d’isotopes d’hydrogène, soit suffisamment pour fournir de la chaleur à 60 chaudières à eau. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une grande quantité d’énergie, il faut garder à l’esprit que l’énergie obtenue dépasse de loin le précédent record de 22 mégajoules établi en 1997.
“Si nous pouvons maintenir la fusion pendant cinq secondes, nous pourrons le faire pendant cinq minutes, puis pendant cinq heures lorsque nous augmenterons nos opérations dans les futures machines.”
C’est ce qu’a rapporté Tony Donne, directeur de programme chez Eurofusion, qui a ajouté que la fusion atomique a de bonnes chances d’être adoptée à l’avenir, à condition que les travaux de construction de réacteurs adaptés se poursuivent. De nombreux autres scientifiques et universitaires se sont également félicités des résultats de l’expérience, qui montrent à quel point le processus est sûr.
Pendant ce temps, le président Emmanuel Macron a récemment déclaré son intention d’autoriser la construction d’au moins six nouvelles centrales nucléaires afin de lutter contre la crise énergétique et, dans le même temps, de limiter l’utilisation des combustibles fossiles. Le président français a ajouté qu’il envisageait la construction de huit autres centrales, qui seraient pleinement opérationnelles d’ici 2035. Il n’a pas mentionné explicitement la fusion atomique dans ses déclarations, mais on pense que la France et d’autres pays de l’UE qui utilisent l’énergie atomique pourraient à l’avenir s’intéresser à cette nouvelle technique.