Et il est clair qu’elle aura aussi des impacts dans le monde des marchés financiers, qui ont la haute fonction de canaliser l’épargne vers des usages utiles dans l’économie réelle.
Une réglementation européenne et nationale
Nous sommes donc confrontés à une nouvelle révolution, mais alors que dans la révolution industrielle, la machine a pris la place du dur travail humain, dans la révolution actuelle, la transformation concerne l’esprit, la pensée, la sphère la plus élevée de l’être humain. Il convient donc d’accorder la plus grande attention à cette question d’un point de vue réglementaire, tant au niveau européen qu’au niveau national.
A cette fin, un alignement entre les réglementations européennes et nationales est utile et nécessaire, selon l’auteur, pour tenir compte également de la nécessité de défendre le bien commun que représente le bon fonctionnement des marchés financiers. C’est tout récemment (le 12 juillet) que la loi sur l’IA a été publiée au Journal officiel de l’Union européenne.
En résumé, le cadre européen présente une architecture basée sur les risques de l’intelligence artificielle (inacceptable, élevé, limité et minimal), selon laquelle plus le risque est élevé, plus les responsabilités et les obligations de ceux qui développent, commercialisent ou utilisent l’intelligence artificielle sont strictes. Le projet de loi prévoit plutôt une réglementation de principe applicable au développement et à l’utilisation des systèmes d’intelligence artificielle, quel que soit le degré de risque.
Face à ce cadre en devenir, il convient de rappeler que les marchés financiers sont exposés au risque que l’IA soit utilisée à des fins non positives, déclenchant des situations potentiellement pathologiques. On peut penser au risque que les systèmes d’IA soient utilisés à des fins de manipulation du marché et donc de formation incorrecte des prix, un risque qui est particulièrement élevé lorsque plusieurs systèmes d’IA sont utilisés ensemble.
La nécessité d’une approche intégrée
Il s’ensuit que le rôle et l’expérience des autorités de surveillance du marché, tels qu’envisagés par l’Acte européen sur l’IA, doivent être considérés comme centraux, afin que l’expérience en matière de défense de l’intégrité du marché financier en tant que bien commun puisse être mise à disposition sans délai dans le nouveau et difficile processus de protection de l’épargne.
Il faut donc espérer que le projet de loi prévoira une architecture institutionnelle conforme à l’Acte sur l’IA, qui réponde à des raisons systémiques, de simplification et de prudence, compte tenu également de la rapidité avec laquelle évoluent tant la technologie liée à l’IA que son utilisation dans le secteur financier.