Alors que les taux remontent et que l’inflation est galopante, il pourrait être tentant de repousser son projet d’achat immobilier pour attendre un moment plus propice à l’achat. Depuis les confinements, beaucoup de français ambitionnent d’acheter un appartement ou mieux une maison et la remontée des taux a été pour eux la première source de désenchantement. Pourtant, certains experts estiment qu’il est encore possible, en août 2022 d’acheter. Voilà pourquoi.

Pourquoi faut-il acheter maintenant plutôt qu’attendre ?

L’inflation est actuellement de 6%. Pour les experts, même si les taux d’emprunts ont augmenté, ils restent encore bien en-deçà de celui de l’inflation, ce qui constitue une première bonne nouvelle. Le taux d’emprunt est donc largement négatif. Il y a quelques jours, la BCE (Banque Centrale Européenne) a annoncé qu’elle allait revoir ses taux directeurs, c’est-à-dire les taux auxquels l’argent est prêté aux banques. Pour l’instant, les taux directeurs n’étaient pas pour plaire aux banques car prêter de l’argent ne leur rapportait pas assez, compte tenu de l’inflation.

Or, on pense que cette dernière va prochainement se calmer et redescendre à un pourcentage plus raisonnable. Les taux d’emprunt deviendront donc moins avantageux pour les acquéreurs, mais les banques seront peut-être un peu moins frileuses au moment de prêter, face à certains profils. Pourtant, cela ne change rien au fait que certains d’entre eux seront écartés, tout simplement parce que les conditions d’octroi des banques se durcissent de plus en plus.

Les profils acceptés sont ceux qui ont une situation financière bien établie et donc stable, permettant de croire au remboursement du prêt. Même si le gouvernement se veut optimiste sur la reprise économique, les particuliers eux n’ont pas de visibilité quant à leur avenir professionnel. 80% des français pensent exactement le contraire de ce qu’avance le Président Macron en estimant que nous sommes encore au cœur de la crise économique.

Entre espoir et fatalité : les français espèrent toujours être propriétaires

D’autant que beaucoup de salariés envisagent de quitter leur emploi car il ne correspond plus à leurs envies et attentes en termes d’évolution ou de valeur. Cela s’entend tout à fait, au niveau du parcours de vie, mais entre l’incertitude et le fait de devoir trouver un autre emploi pérenne, difficile, dans une situation comme dans une autre, d’arriver à convaincre un banquier qui a besoin, lui, de contrôler au maximum le risque.

C’est la raison pour laquelle l’apport personnel peut jouer un grand rôle. Les banques sont en train de demander entre 10 à 15% du montant du prêt, mais certaines montent à 20%. Pour un bien qui vaut 350 000 et pour lequel on voudrait s’endetter pendant 20 ou 25 ans, il faudrait avoir entre 40 et 50 000 euros d’apport pour tranquilliser la banque.

On a pu s’apercevoir que pendant les confinements, l’épargne des français avait considérablement augmenté : c’est sans doute le moment ou jamais de se servir de cet argent quand on souhaite devenir propriétaire. Mais bien entendu, cela n’est pas le cas de tous les français, ce qui là encore, met une certaine partie de la population à l’écart.

Autre point à considérer : le fait de ne pas avoir le choix, en termes de biens et de se tourner, pour payer moins cher son prêt, vers un bien à rénover, car il est énergivore. L’enveloppe pour les travaux peut alors être conséquente et être refusée par la banque. Or, habiter dans une passoire thermique n’est sans doute pas à souhaiter, d’autant que nous ne savons encore rien des prévisions en termes de températures pour cet hiver.

En outre, quand l’enveloppe travaux ne passe pas dans le crédit immobilier où l’on peut alors profiter du taux de ce dernier, il faut se rabattre en seconde intention sur un prêt travaux, à postériori de l’achat. Un crédit à la consommation ne présente pas les mêmes conditions tant en termes de taux que de durée de remboursement. Il faut donc soupeser le pour et le contre, pour ne pas regretter son achat. Pourtant, les biens anciens sont sans doute à privilégier malgré toutes ces recommandations, alors que le monde de la construction tourne au ralenti. On parle de marché d’opportunité.

Enfin, les experts remarquent que si le nombre d’acquisitions dépasse toujours le million en une année, les primo accédants se font plus rares car leur profil ne correspond plus aux critères des banques. Avec une augmentation de 1% sur 20 ans au niveau des taux, il est plus difficile de rentrer dans les cases de la banque, au niveau des risques.

Certaines estimations laissent à penser que les taux pourraient ainsi continuer leur ascension pour attendre les 3% en septembre prochain. Seule possibilité, faire étudier la faisabilité du dossier par un courtier en crédit immobilier, qui, si cette dernière est avérée, trouvera alors la ou les banques susceptibles d’accepter la demande de prêt.