Quelles seront les conséquences de la guerre en Ukraine sur la France au niveau économique ?
Depuis que la guerre a été déclarée, les téléspectateurs assistent, impuissants, au déchainement de violence en Ukraine. On assiste, par écran interposé à l’exode de personnes qui doivent fuir leur maison, quitter leur famille pour aller se battre, quand on ne nous montre pas les images d’une maternité attaquée. Pourtant, même si plus de 2 500 kilomètres nous séparent de l’Ukraine, la France, elle aussi, à moindre mesure, va subir les conséquences de ce combat.
La Banque de France estime que l’économie, jusqu’en 2024, risque d’être impactée. Elle a en effet rédigé deux scénarii qui expriment l’un et l’autre les inquiétudes vis-à-vis de ce conflit armé. Le premier est dit « conventionnel », même si les estimations ne sont pas très réjouissantes, car le prix du pétrole s’envole déjà pour cette année à 93 dollars. Cela serait encore pire avec le scénario dit « dégradé » qui suggère que le prix du pétrole pourrait alors atteindre 119 dollars.
Olivier Garnier, le DG de la Banque de France pense que l’un et l’autre de ces deux scénarii sont tout à fait envisageables, sans pouvoir présager, en cette mi-mars, quel sera le bon.
Croissance et inflation : à quoi peut-on s’attendre pour la France ?
Banque Centrale Européenne, quant à elle, au vu de ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine, n’est guère optimiste par rapport à la croissance. Alors que nous avions pensé avoir traversé le pire avec la crise économique de la pandémie du Covid-19, la guerre chez nos voisins laisse présager une croissance qui serait estimée ; toujours en reprenant les deux schémas ; de 3,4%, mais seulement de 2.,8%, cette année, dans le pire des deux scénarii. Nous nous éloignons donc des 3,9% prévus par la Banque de France pour 2022.
L’année prochaine, mais aussi en 2024, cela serait encore pire, puisque l’on craint que la croissance pourrait descendre à 1,1%, si la situation ne s’améliore pas très vite. Autre mauvaise nouvelle ; alors que les français constatent déjà une hausse des prix importante sur les matières premières et à la pompe, cela ne devrait pas s’arranger. L’inflation pourrait atteindre, cette année 4,4% si le scénario « dégradé » se révèle le bon. L’année prochaine, dans le pire des cas, elle pourrait descendre à 3,3 et 1,5% en 2024.
Pourtant, ces deux scénarii ne sont pas les seuls à envisager, car cela pourrait être pire s’il n’y avait plus d’importations d’énergie.
En effet, du gaz et du pétrole viennent de Russie. S’ils ne pouvaient plus être acheminés, la situation économique serait encore plus grave. Heureusement, la France est un des pays d’Europe qui risque d’être le moins touché par les conséquences de cette guerre, tout simplement parce qu’elle n’est pas réellement dépendante des énergies fossiles provenant de Russie.