L’objectif est bien sûr de recueillir davantage d’informations et de points de vue sur la santé de l’économie de la zone euro, afin de définir plus précisément sa politique monétaire. L’inflation en France réveille Lagarde, tandis que la Chine craint d’exporter la déflation en Europe.
La Chine pourrait exporter la déflation vers l’Europe
En attendant, un nouveau coup de semonce a été donné à Christine Lagarde aujourd’hui avec la publication d’un chiffre sur le front macroéconomique de la zone euro : celui de l’inflation française, qui, sur une base mensuelle, a connu une évolution négative en janvier, avec une baisse de 0,1 %.
Sur une base annuelle, l’indice harmonisé des prix à la consommation en France a également progressé de 1,8%, en dessous de la cible de 2% visée par la Banque centrale européenne, alors que les économistes les plus pessimistes n’excluent pas la possibilité pour la BCE de tomber dans le piège de la déflation plutôt que dans celui de l’inflation.
Il est d’ailleurs frappant de constater que l’alerte à la déflation a récemment été lancée par un membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne lui-même : le Néerlandais Klaas Knot, pour être précis, qui a averti que si Trump imposait des droits de douane sur les produits que les États-Unis importent de Chine – une perspective pratiquement certaine – Pékin pourrait réagir en inondant l’Europe de produits à des prix défiant toute concurrence.
M. Knot a déclaré que ce phénomène se produisait déjà sur le marché de l’acier, avertissant que la Chine pourrait exporter la déflation vers l’Europe. Le tout, dans un contexte où l’on semble revenir au passé, puisqu’il y a déjà une banque centrale qui n’a pas exclu un retour aux taux d’intérêt négatifs.
Inflation, les économistes revoient à la hausse les attentes pour 2025
Revenant sur les résultats de l’enquête de la BCE auprès des prévisionnistes professionnels, dont les conclusions ont été annoncées aujourd’hui, les experts interrogés par la BCE ont indiqué qu’ils s’attendaient à ce que l’inflation globale de la zone euro, mesurée par l’indice harmonisé des prix à la consommation, augmente de 2,1 % en 2025, de 1,9 % en 2026 et de 2 % en 2027. Les estimations de l’inflation globale pour 2025 ont été révisées à la hausse de 0,2 point de pourcentage (pp) par rapport à l’enquête précédente, à laquelle les économistes avaient participé au quatrième trimestre 2024. En revanche, les prévisions pour l’inflation globale en 2026 sont restées inchangées.
En ce qui concerne l’inflation de base, mesurée par la composante de base de l’indice harmonisé des prix à la consommation (qui exclut les composantes énergie et alimentation), les prévisions pour 2025 et 2026 sont restées inchangées. Les estimations indiquent toujours que l’inflation de base augmentera à un rythme de 2,2 % en 2025 et de 2 % en 2026 et 2027.
À plus long terme, les économistes ont confirmé la perspective d’un taux d’inflation globale de 2 %, tout en réduisant légèrement les prévisions pour l’inflation de base de l’IPCH à 1,9 %. Il convient de noter que, par « long terme », la BCE entend la période allant jusqu’en 2029.
L’enquête de la BCE auprès des prévisionnistes professionnels a montré que les experts interrogés par l’Eurotower s’attendaient à ce que l’inflation globale, mesurée par l’indice harmonisé des prix à la consommation, augmente de 2,1 % en 2025, de 1,9 % en 2026 et de 2 % en 2027.
Prévisions du PIB et du chômage de la zone euro
En ce qui concerne le PIB de la zone euro, les économistes interrogés par la BCE ont indiqué qu’ils estimaient la croissance du PIB réel à 1 % en 2025 et à 1,3 % pour 2026 et 2027. Par rapport aux estimations précédentes, les prévisions ont été abaissées de 0,2 point de pourcentage pour le PIB en 2025 et de 0,1 point de pourcentage pour 2026.
La raison de ces révisions à la baisse, ont expliqué les économistes interrogés par l’Eurotower, est le facteur d’incertitude, très probablement lié à l’effet que les nouveaux tarifs douaniers de la deuxième administration de Donald Trump auront sur l’économie de la zone euro. Les estimations du PIB à plus long terme sont restées inchangées à 1,3 %.
Les prévisions des économistes concernant la tendance du chômage dans la zone euro sont restées généralement inchangées. Les répondants de la BCE ont indiqué qu’ils continuaient à estimer un taux de chômage de 6,5 % en moyenne en 2025, diminuant ensuite à 6,4 % en 2026 et à 6,3 % en 2027. Le taux de chômage devrait ensuite rester autour de ce niveau à plus long terme.