Des progrès ont été réalisés depuis le début de l’année, notamment sur les marchés financiers, même si la reprise a été turbulente et que l’incertitude persiste. Selon M&G, la première société d’investissement mondiale en Europe dans le domaine de la gestion d’actifs, ce n’est cependant pas fini. La société a identifié sept éléments qui pourraient ébranler l’esprit des investisseurs.
Les craintes ne sont pas terminées
Les critères ESG sont devenus un élément fondamental de toute stratégie d’investissement. Ce qui est inquiétant dans cette transition pour un investisseur obligataire, c’est le risque associé aux actifs échoués, c’est-à-dire les actifs qui ont subi une dépréciation, un épuisement ou une conversion en passif inattendus ou prématurés.
Par exemple, si vous financez une entreprise qui extrait du pétrole pendant 30 ans, quelle garantie avez-vous de récupérer le montant à l’échéance ? En revanche, le maintien de l’investissement dans le temps vous permet d’influencer les entreprises en encourageant des choix plus responsables et durables, en espérant qu’ils seront la solution à un fort besoin de réduire les émissions de Co2, alors qu’en réalité elles augmentent.
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L’exemple chinois : Evergrande
La crise d’Evergrande, la plus grande société immobilière de Chine, a secoué les marchés obligataires du monde entier. Bien qu’en dehors du pays asiatique, elle ne semble pas avoir fait beaucoup de dégâts, il est alarmant de constater que le passif de la société représente près de 2 % du PIB de la Chine.
La chute des valeurs immobilières rappelle une fois de plus que les obligations peuvent être des instruments extrêmement volatils, même avec le soutien d’une banque centrale. Si la banque centrale chinoise, la PBoC, décide de ne pas soutenir le secteur immobilier à l’avenir, nous assisterons à des ralentissements plus violents avec des défauts de paiement en chaîne. Depuis le début de l’année, l’indice immobilier asiatique à haut rendement a chuté de 30 %.
Le virus de l’inflation
Le retour de l’inflation est certainement un élément qui influence les investissements. Une hausse à deux chiffres n’est pas attendue pour le moment, mais le risque de voir les taux plus élevés qu’au cours des dix dernières années est sérieux. Alors qu’une récession ne donne normalement pas de pouvoir aux travailleurs, il ressort clairement que cette année se caractérise par des signes de tension sur le marché du travail et par une concurrence entre les entreprises pour s’assurer des employés.
Il n’est pas surprenant que l’indice “Jobs Hard to Fill” de la National Federation of Independent Business ait atteint un niveau record et que la pression sur les salaires puisse également se traduire par une hausse de l’inflation.
Augmentation des prix du gaz
En parlant d’inflation, depuis le début de l’année, les prix du gaz naturel ont augmenté de 292 %, ce qui représente 94 fois le taux d’inflation britannique et est nettement supérieur à la croissance des salaires au Royaume-Uni, qui est de 7,1 %.
Si l’on considère l’Europe, les chiffres ne sont pas trop alarmants : le gaz a augmenté 85 fois plus vite que l’inflation dans la zone euro et bien plus vite que la croissance des salaires en Europe (-0,4 %). Aux États-Unis, il représente 54 fois le taux d’inflation américain, ce qui est bien supérieur à la croissance des salaires américains de 9,5 %.
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Les frais de transport augmentent
Beaucoup appellent cela un effet “transitoire“. Outre le fait que les entreprises se retirent du marché, et donc de la concurrence dans un environnement de récession, les coûts d’expédition restent élevés, ce qui accentue la pression inflationniste sur l’offre. Avec des frais d’expédition qui ont triplé par rapport à il y a deux ans, l’inflation est-elle vraiment aussi transitoire que beaucoup le croient ?
Les différences entre les secteurs s’effacent
Les valorisations sur les marchés obligataires semblent être très serrées. Un examen plus approfondi des marchés européens du crédit montre qu’il existe un écart étonnamment étroit entre les valorisations des différents secteurs. En mars 2020, le marché était clairement différencié en termes de secteurs.
Dans le secteur industriel européen, les entreprises les plus sensibles à la détérioration des perspectives de croissance (automobile, énergie et industrie de base) sont à la traîne par rapport à l’indice des obligations d’entreprises en euros (ligne blanche). Dans le même temps, les secteurs appelés à bénéficier de la baisse des taux d’intérêt (services publics), de la hausse de la demande de services de santé (soins de santé) et du soutien à la transition vers de nouveaux modes de vie et de travail (technologie) se sont révélés plus résistants.
Dans le sillage de la lente contraction des spreads de crédit au cours de l’année, le marché ne semble pas faire beaucoup de différences, la dispersion ayant été divisée par cinq. Est-ce un signe que les marchés du crédit deviennent trop complaisants ou est-ce justifié dans un contexte de faibles taux de défaut ? Certes, il est inquiétant d’observer le niveau atteint par les valorisations même en présence de Covid.