La Banque d’Angleterre a relevé ses taux d’intérêt à leur plus haut niveau depuis 15 ans, avertissant que sa lutte contre l’inflation pourrait nécessiter un resserrement des conditions de prêt pendant une période prolongée. La dernière banque centrale attendue n’a donc pas déçu les attentes, en augmentant le coût de l’argent de 25 points de base supplémentaires, comme l’avaient déjà fait la Fed et la BCE. Le comité de politique monétaire (CPM) a voté par 6 voix contre 3 en faveur de l’augmentation d’un quart de point, deux membres préférant une deuxième augmentation consécutive de 50 points de base et un membre votant pour le maintien des taux inchangés.
La Banque d’Angleterre n’a guère laissé entrevoir la fin prochaine de l’ère de la politique monétaire restrictive, promettant de “veiller à ce que le taux d’escompte soit suffisamment restrictif pendant une période suffisamment longue pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 %“. La Banque d’Angleterre se joint donc à la BCE et à la Fed pour rester prudente quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir, sans annoncer de nouvelles hausses ou de nouvelles pauses.
Banque d’Angleterre : taux à 5,25 %
Outre la décision sur les taux d’intérêt, l’attente portait sur la mise à jour des prévisions économiques. La Banque d’Angleterre s’attend désormais à ce que l’inflation tombe à 4,9 % d’ici la fin de l’année, soit une baisse plus rapide que celle prévue en mai. L’inflation devrait passer sous la barre des 2 % au cours du deuxième trimestre 2025, pour finir à 2,5 % en 2024 et à 1,6 % en 2025.
Ces projections soulageront le Premier ministre Rishi Sunak, qui avait promis de réduire l’inflation de moitié avant la fin de l’année, alors que le taux avait atteint 10,1 % en janvier.
Le ministre des finances, Jeremy Hunt, s’est félicité de cette nouvelle, notant que, selon les dernières prévisions de la Banque, l’inflation globale sera inférieure à 3 % dans un an, sans que l’économie ne sombre dans la récession. “L’inflation diminue, et c’est une bonne nouvelle“, a déclaré le gouverneur Bailey. “Nous savons que l’inflation frappe le plus durement les plus démunis et nous devons absolument veiller à ce qu’elle atteigne l’objectif de 2 %”, a-t-il ajouté.
Les prévisions centrales indiquent que l’économie britannique évitera une récession avant les élections générales. Toutefois, les données illustrant l’éventail des scénarios possibles montrent qu’il subsiste un risque important de contraction. Selon les prévisions de la BoE, l’économie britannique devrait stagner jusqu’en 2025. Le produit intérieur brut devrait croître de 0,5 % en 2023 et 2024 et de 0,25 % en 2025. À la fin de la période de prévision, en 2026, le PIB sera inférieur de 0,75 % aux estimations de mai.