Qu’est-ce qui change au niveau du recrutement ?
On le pensait indispensable, irréductible, indéboulonnable : le CV ; ce document où l’on énumère ses expériences passées, mais où l’on indique aussi sa formation initiale, ses coordonnées et ses hobbies. Il ne suffit plus uniquement, lors des recrutements, même s’il est toujours conseillé d’en posséder un à jour et d’en soigner la présentation.
Fort de ce changement, Pôle Emploi, principal organisme d’insertion par le travail, a mis sur le terrain bon nombre de ses agents pour la MRS (Méthode de Recrutement par Simulation), partout en France. Cette méthode pourtant, n’est pas la résultante de l’effet Covid-19 ou des confinements car elle date de 1995 et a été inventée par un des directeurs de l’ancienne ANPE (Agence Nationale pour l’Emploi), devenue aujourd’hui donc Pôle Emploi.
Pourquoi remettre la MRS au goût du jour ? Tout simplement parce que les employeurs ne se bornent plus à lire un CV qui peut être toujours « amélioré » ou encore une lettre de motivation qui aura été écrite par un proche plus talentueux pour décrire une ambition et une volonté d’entrer dans une entreprise donnée.
Aujourd’hui ; et c’est ce qui avait amené le grand retour des hobbies, passe-temps et autres activités extra-professionnelles sur le fameux CV ; les chefs d’entreprises, recruteurs et autres DRH savent qu’un CV extraordinaire ne vaut pas grand-chose si la personne ne sait pas faire preuve de savoir-être. Un salarié est en outre plus heureux et épanoui au travail s’il peut utiliser dans ses tâches quotidiennes ses soft skills (compétences douces) ; que l’on peut traduire par qualités humaines, peut-être plus simplement, et qui comptent dans le monde professionnel aujourd’hui.
Ecoute, empathie, patience, sens de la négociation, prise d’initiative, stratégie sont autant d’exemples qui sont recherchés par les recruteurs.
Qu’est ce que la méthode MRS ?
Faire coïncider des personnes ayant certaines habiletés pour un poste donné, c’est l’idée de la MRS. Cela peut sembler évident, mais en fait non. Combien de personnes semblent correspondre tout à fait à l’intitulé d’un poste et se rendent compte ; à moins que ce ne soit l’employeur ; que ce n’est pas du tout le cas ?
Les compétences techniques ne sont pas forcément à remettre en cause, ni la formation mais parfois, on peut ne pas être un meneur d’hommes ou savoir travailler en équipe, alors que le travail pour lequel on est payé l’exige. Avec la MRS, les candidats puisent dans leurs expériences professionnelles mais aussi personnelles et c’est là tout le changement.
En premier lieu, le poste est analysé par les agents Pôle Emploi dédiés à la MRS pour voir quelles sont les qualités attendues et donc pouvoir trouver les candidats qui répondent le plus à ce qui est demandé. Bien sûr, ces derniers sont soumis à des exercices de mise en situation pour confirmer qu’ils sont en adéquation avec le poste.
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Pourquoi cela plait tant ? Parce qu’on ne se base pas uniquement sur un savoir universitaire purement théorique. Les entreprises se voient proposer un vivier dans lequel elles vont pouvoir déceler les candidats les plus aptes pour une embauche plus rapide ; mais surtout plus sûre. La phase de l’entretien d’embauche fait encore partie du système de recrutement, mais les taux d’embauche, grâce à cette méthode sont plus élevés. On parle d’un taux de rétention de 50% ; soit un candidat sur 2 qui se voit proposer un travail, sachant que cela peut monter à 70% dans certains cas.
La personne recrutée ; qui peut montrer ses compétences et qualités ; apprécie plus volontiers son travail et cette méthode a également une incidence importante sur la réduction du turn-over. Les entreprises qui souhaitent tenter l’aventure pour recruter rapidement les bonnes personnes peuvent joindre une équipe MRS par le biais de Pôle Emploi.
