Durcir les règles d’indemnisation des chômeurs, mais aussi limiter l’utilisation abusive des contrats de courte durée, voilà en substance l’objet de la réforme de l’assurance chômage, tant controversée. Décidée à la mi-juillet 2019, elle est sans cesse repoussée. Le contexte de la crise sanitaire empire la situation.
Une réforme qui ne prendra pas corps avant le mois d’avril, au plus tôt
Les négociations ont bel et bien repris entre les acteurs sociaux et la ministre du Travail Elizabeth Borne le 25 janvier. Mais rien n’est acté et pour cause. Comment modifier une loi d’indemnisation du chômage, dans un pays tellement touché par la crise sanitaire et économique ? Pour la ministre, c’est une évidence, il faut que cette réforme apparaisse quand le marché du travail aura repris un minimum de stabilité.
Les acteurs sociaux s’inquiètent, eux, des indicateurs que souhaite utiliser Madame Borne, comme le nombre de demandeurs d’emploi ou encore des offres émanant des entreprises, et qui n’auraient pas encore été pourvues. Les régions présentant une forte disparité entre elles, ne serait-ce qu’au niveau du taux du chômage, il peut sembler hasardeux d’obtenir des critères réellement nationaux pour élaborer des bases saines, déplore notamment Marylise Léon de la CFDT.
Or, ce sont ces critères qui vont permettre d’élaborer le texte de réforme. Un vrai casse-tête pour les responsables patronaux et syndicaux qui ont assisté à cette rencontre.
Un point à la mi-février
Un nouveau rendez-vous est prévu à la mi-février, soit dans une grosse quinzaine de jours, pour voir l’évolution de ce travail de recherche de critères. Mais cela sera aussi l’occasion de faire le point sur l’évolution de la crise, à l’heure où l’on s’interroge encore sur la possibilité d’un troisième confinement national. Confinement qui renforcera très certainement les problèmes économiques, dont tentent de se relever les entreprises et les salariés.