L’autorité antitrust française pourrait être la première à prendre des mesures concrètes contre le fabricant de puces Nvidia pour pratiques anticoncurrentielles, selon les rapports de Reuters. L’Autorité de la concurrence prépare un acte d’accusation contre le géant de la tech après avoir effectué des perquisitions surprises (connues sous le nom de “dawn raids”, une technique souvent exploitée par les autorités antitrust) en septembre 2023 dans plusieurs entreprises de fabrication de puces, dont Nvidia.

Selon une note publiée le 28 juillet, l’autorité a lancé une consultation publique dans le secteur de l’IA générative en février 2024, dans le but d’enquêter sur la compétitivité du secteur et de s’assurer que les entreprises les plus puissantes sur le marché n’entravent pas l’innovation et l’entrée des concurrents sur le marché.

Pour avoir enfreint la réglementation antitrust française, une entreprise comme Nvidia risque une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial, à moins qu’elle ne fasse des concessions pour réduire la sanction.

Les réactions en chaîne possibles

Les autorités françaises seraient les premières à accuser formellement Nvidia, mais elles ne sont certainement pas les seules à se méfier des géants de la tech. En juin, le ministère américain de la Justice et la Federal Trade Commission (FTC) ont conclu un accord pour mener conjointement des enquêtes sur les pratiques potentiellement anticoncurrentielles des acteurs les plus puissants du marché de l’intelligence artificielle. Les entreprises concernées sont Microsoft, OpenAI et Nvidia elle-même.

La collaboration a été initiée après que la FTC ait déjà ordonné à OpenAI, Microsoft, Alphabet, Amazon et à la start-up d’intelligence artificielle Anthropic de fournir des informations sur les récents investissements et partenariats impliquant des entreprises d’intelligence artificielle générative et des fournisseurs de services en Cloud en janvier dernier.

La démarche de l’autorité française pourrait ouvrir la voie à d’autres agences nationales et supranationales pour lancer leurs propres procédures contre les plus grands acteurs du secteur de l’intelligence artificielle, un domaine qui fait l’objet d’un examen réglementaire depuis plusieurs années, mais qui soutient aussi actuellement les marchés financiers mondiaux.