1. Inflation et hausse des taux
Le problème économique et financier qui frappe les puissances mondiales et au-delà depuis plus d’un an est l’inflation. La hausse des prix est allée et continue d’aller de pair avec la hausse des taux d’intérêt, qui sont aujourd’hui dans le collimateur des critiques parce qu’ils ont atteint un niveau si élevé qu’ils risquent de devenir nocifs. La question est importante et risquée. Mme Georgieva l’a elle-même souligné :
“L’inflation reste élevée, ce qui oblige à maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé, jetant ainsi un froid sur la croissance, qui est déjà faible (3 %).”
Si les banques centrales continuent à mener une politique agressive, comme l’espère malgré tout le FMI, les prix pourraient encore baisser, mais au détriment de la reprise économique. Les ménages et les entreprises relâchent déjà la consommation, les investissements et les prêts. C’est-à-dire tout ce qui tire la demande et donc la croissance.
2. Guerre au Moyen-Orient
La directrice du Fonds monétaire international a décrit l’aggravation du conflit entre Israël et le Hamas comme un nouveau nuage à l’horizon de perspectives économiques déjà sombres. “Ce que nous voyons, c’est une plus grande nervosité dans un monde déjà anxieux“, a-t-elle déclaré.
Mme Georgieva a déclaré que les retombées économiques de la guerre, qui en est à sa troisième semaine, pourraient être “terribles” pour les parties impliquées et avoir des répercussions importantes pour la région. Il s’agit notamment d’impacts négatifs sur le commerce et le tourisme.
“C’est terrible en termes de perspectives économiques pour l’épicentre de la guerre“, a-t-il déclaré. “Il y aura un impact négatif sur les voisins : sur les canaux commerciaux, sur les canaux touristiques, sur les coûts d’assurance. Mme Georgieva a fait remarquer que des pays comme l’Égypte, le Liban et la Jordanie en ressentent déjà les conséquences. L’incertitude tue l’afflux de touristes. Les investisseurs hésiteront également à se rendre dans ces pays en cas de guerre.”
3. La fragmentation géopolitique
Selon le FMI, la coopération internationale dans un monde divisé est essentielle pour lutter contre une phase de faible croissance mondiale qui persistera pendant des années et des taux d’intérêt élevés. Cependant, la solidarité souhaitée entre les pays a cédé la place à la division la plus hostile entre les nations.
Les coûts de la fragmentation sont très importants. “Nous avons montré à de nombreuses reprises que nous parlons d’une baisse d’environ 12 % du PIB mondial“, a ajouté M. Georgeiva.
Un large mouvement s’est opéré contre la mondialisation, bien qu’elle ait triplé la taille de l’économie mondiale et permis à 1,5 milliard de personnes de sortir de la pauvreté. Le rétablissement de la coopération est donc devenu une priorité absolue pour l’économie mondiale.