Pendant l’été, le travail avec les États membres sera intense, car la date limite de soumission des plans budgétaires est le 20 septembre, a anticipé le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni. Néanmoins, “nous sommes déterminés à intensifier nos efforts pour améliorer l’efficacité, la qualité et la composition des dépenses publiques”, souligne la déclaration de l’Eurogroupe. Tout d’abord, “nous continuerons à supprimer progressivement les dernières mesures de soutien à l’énergie dès que possible en 2024 et nous utiliserons les économies ainsi réalisées pour réduire les déficits publics”.
Politiques budgétaires restrictives pour 2025
Sur la base des dernières données disponibles, “les exigences du cadre de gouvernance économique révisé se traduiraient par une orientation budgétaire globale légèrement restrictive dans la zone euro en 2025”. Cette orientation “serait appropriée à la lumière des perspectives macroéconomiques actuelles, de la nécessité de continuer à renforcer la viabilité budgétaire et de soutenir le processus de désinflation en cours, tandis que les politiques devraient rester souples à la lumière de l’incertitude qui prévaut”, en cherchant à reconstituer progressivement les ressources budgétaires, peut-on lire dans le rapport.
En fait, la voie des “réformes structurelles ambitieuses ne s’arrêtera pas, et si c’est le cas, nous augmenterons le niveau des investissements, y compris dans les domaines de priorité commune, tels que la transition verte et numérique, ainsi que les capacités de défense, financés par des sources nationales et européennes, y compris la facilité de redressement et de résilience”. En vue d’une accélération de l’activité économique au second semestre 2025.
L’avenir du marché des capitaux
C’est précisément pour soutenir des projets d’intérêt commun européen, de la double transition numérique et verte à la défense, en passant par la couverture des systèmes de protection sociale, que le marché unique des capitaux revient à la mode, après des mois, voire des années, de divisions. Il faut en effet canaliser l’épargne privée des investisseurs et des familles et faciliter l’accès au financement des entreprises innovantes, pour lesquelles “le crédit bancaire ne suffit pas”.
Les ministres de l’UE ont convenu de travailler à la relance de l’Union des marchés de capitaux, dans le but de surmonter les obstacles qui empêchent les capitaux de financer des activités productives innovantes et les épargnants/investisseurs de déployer de manière productive leur épargne et leurs liquidités pour soutenir la croissance économique. Cela contribuera à moderniser les économies européennes et à renforcer la compétitivité de l’Europe.
Plus précisément, les travaux porteront sur les obstacles aux fusions et acquisitions ou à d’autres formes d’intégration des infrastructures de marché, y compris les bourses, sur la poursuite du développement d’un produit de retraite paneuropéen et sur la création d’un cadre commun pour un produit d’épargne/d’investissement “transfrontalier” commun pour les Européens.
Il est évident que l’Union reste “un projet à long terme, mais il est urgent de faire des progrès concrets maintenant”, a souligné le commissaire Gentiloni. Notamment parce que “le monde ne nous attend pas”. C’est pourquoi “pour moi, la politique de marché reste une priorité essentielle, non pas en tant qu’objectif en soi, mais en tant qu’ingrédient crucial pour soutenir l’UE dans ses intérêts stratégiques globaux et pour aider à financer nos nombreux objectifs essentiels”, a souligné M. Gentiloni.