Les signes de faible croissance s’ajoutent à ceux d’une désinflation plus forte que celle prévue par Francfort en septembre. En décembre, les projections devraient être revues à la baisse : lors de cette réunion, la BCE devrait encore réduire ses taux de 25 points de base (ce serait la quatrième fois) pour les ramener à 3 %. Toutefois, les marchés tablaient hier sur une chance sur deux d’une baisse de 50 points de base.
Les positions des banquiers centraux
Ces derniers jours, l’option d’une maxi-baisse a été explicitement évoquée par le gouverneur portugais Mario Centeno, qui a ajouté : « Nous continuons à retarder la reprise et les risques de baisse se matérialisent ». Il s’agit probablement d’une bonne définition de l’expression « être en retard ». En revanche, selon Joachim Nagel, président de la Bundesbank, la BCE ne devrait pas être « précipitée ».
Les banquiers centraux européens commencent également à discuter de la possibilité de réduire les taux l’année prochaine à un niveau inférieur au niveau neutre, que les analystes estiment à environ 2 %. Le gouverneur de la Banque d’Italie, Fabio Panetta, a déclaré lors d’une réunion du FMI : « La combinaison d’une faible inflation et d’une faible croissance favorise un nouvel assouplissement de la politique monétaire ». «
Nous ne pouvons pas exclure de descendre en dessous du taux neutre, même s’il est trop tôt pour le dire. Les taux, malgré les baisses, resteront longtemps restrictifs pour l’économie. Selon M. Panetta, la BCE doit également réfléchir à une nouvelle communication qui abandonne la ligne « no commitment ». Selon les rumeurs, Francfort pourrait abandonner la référence à des décisions « réunion par réunion » et la référence à des « taux restrictifs aussi longtemps que nécessaire ».
Les signaux de l’indice PMI
L’indice PMI a été plombé par les données de l’Allemagne et de la France et par les données manufacturières, sur lesquelles la faiblesse de la demande a pesé. Les nouvelles commandes ont baissé pour le cinquième mois consécutif. Des signaux négatifs ont également été émis par le marché du travail : les entreprises ont réagi à la baisse de la production en procédant à la plus forte réduction de l’emploi depuis près de quatre ans.
La confiance des entreprises est tombée à son plus bas niveau depuis 11 mois. Dans le même temps, les pressions inflationnistes se sont atténuées : les coûts des intrants ont augmenté au rythme le plus lent depuis novembre 2020 et l’inflation des coûts de production est tombée à son niveau le plus bas depuis 44 mois. Pour S&P Global, « les craintes d’une contraction du PIB au quatrième trimestre sont de plus en plus vives. Une nouvelle détérioration de la confiance des entreprises laisse entrevoir des risques de baisse à court terme ».